Blida: Le chahid Djilali Bounaâma un des grands chefs militaires de la Wilaya IV historique

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Le chahid Djilali Bounaâma, dit Si Mohamed et surnommé Le lion de l’Ouarsenis, est, de l’avis de la famille révolutionnaire de la Wilaya IV historique, un des plus grands chefs militaires qui furent à la tête de cette wilaya, soulignant que le chahid avait tenu tête au colonisateur français grâce à ses qualités militaires et politiques indéniables.

A l’occasion du 61e anniversaire de sa mort au combat, le moudjahid Mahmoud Aïssa El-Bey, frère du chahid Khaled Aïssa El-Bey, tombé au champ d’honneur à l’âge de 20 ans aux côtés du colonel Djilali Bounaâma, a affirmé que ce dernier avait veillé à assurer une formation qualitative sur le plan militaire, politique ou diplomatique à tous les moudjahidine, notamment ceux ayant souhaité rejoindre les rangs du Front de libération nationale. Le moudjahid El-Bey (84 ans) a précisé que Si Mohamed, né en 1926, était convaincu que seul une action militaire, politique et diplomatique combinée pouvait mener à l’indépendance de l’Algérie. Il a, par ailleurs, indiqué que l’endroit où étaient enterrés son frère Khaled Aïssa, Djilali Bounaâma et tous les chouhada qui étaient avec eux n’a pas été révélé par les autorités françaises, regrettant qu’il soit à ce jour inconnu. Le moudjahid et ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la région de Blida, Si Maâmar Djgaguen, a affirmé que Djilali Bounaâma était «un homme vaillant et courageux, un patriote loyal et un véritable leader». Djilali Bounaâma a pris les rênes de la Wilaya IV historique dans des circonstances «difficiles» et dès sa nomination à la tête de cette dernière, il a mis au point un plan pour la formation de moudjahidine capables de mener des missions à l’étranger, et, un mois après sa mise en œuvre, les chefs de la wilaya ont reçu des armes d’Allemagne, d’Italie et de Tchécoslovaquie, a-t-il dit. Le moudjahid a ajouté que Djilali Bounaâma vouait un grand respect aux intellectuels qu’il n’hésitait pas à consulter pour l’écriture des tracts et des lettres adressées à l’opinion publique, soulignant que le chahid avait joué un «rôle majeur» dans l’internationalisation de la cause algérienne à travers ses contacts avec des journalistes étrangers.

Un chef militaire et un homme politique chevronné Le Lion de l’Ouarsenis a fait de la Wilaya IV historique une forteresse infranchissable pour le colonisateur français, et forma  après avoir accédé au grade d’officier militaire, des unités de frappe contre l’ennemi sur toutes les frontières de la wilaya. Avant de rejoindre la lutte armée, il adhéra au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) puis à l’Organisation spéciale (OS). Il demeure actif dans le domaine politique et organise, en 1951, la grève générale des mineurs qui durera cinq jours, sachant que les conditions sociales difficiles de sa famille l’avaient contraint à quitter, très jeune, les bancs de l’école pour travailler dans une mine. Dès le déclenchement de la Guerre de libération, Si Djillali Bounaâma a rejoint les rangs du Front de libération et fut promu, en 1957, commandant de la zone III dans la Wilaya IV historique. Une Année après, il fut désigné au conseil de la Wilaya IV en tant que chef militaire aux côtés de Si M’hamed Bouguerra. A la mort de Si M’hamed Bouguerra, tombé au champ d’honneur, le colonel Djillali Bounaâma a continué, avec Si Salah, à gérer l’administration de la Wilaya IV historique. Par la suite, il organisa des opérations militaires qui ont fait subir au colonisateur français de grandes pertes matérielles et humaines, et choisit la ville de Blida, le cœur de la Mitidja, pour y installer le poste de commandement de cette wilaya. Même après l’assassinat de ses parents, l’arrestation de son frère aîné, et la démolition de leur maison familiale par l’armée française en guise de représailles, Si Mohamed poursuivra son combat pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie, jusqu’à sa mort au champ d’honneur le 8 août 1961, l’armée française ayant repéré son poste de commandement. Le colonel est tombé au champ d’honneur aux côtés de Khaled Aïssa Bey, Abdelkader Ouadel et Mustapha Naïmi suite à de violents affrontements contre l’unité militaire spéciale venue de l’île de Corse spécialement pour l’assassiner, alors que Mohamed Teguia et Mohamed Boumehdi fûrent arrêtés. Djillali Bounaâma, un homme politique chevronné, a contribué à l’organisation des manifestations du 11 décembre 1960 à Alger qui relevait, alors, de la Wilaya IV, aux côtés de moudjahidine désignés pour assurer le contrôle de cette opération. En 2016, une statue en bronze érigée à son effigie a été dévoilée sur l’esplanade de Bab Dzaïr au centre ville de Blida, à l’occasion du 55e anniversaire de sa mort.

Arab M.