Les réserves officielles de change se sont contractées de «7,846 MDS USD», passant de «114,138 MDS USD à fin décembre 2016 à 106,292 MDS USD à fin juin 2017».
Commentant la situation dans un entretien à l’APS, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, estime que le niveau des réserves de change demeure «encore appréciable et adéquat», notamment au regard de «l’encours très faible de la dette exté- rieure totale qui est de l’ordre de 3,962 MDS $)». Cependant, avise-t-il, «compte tenu des perspectives de maintien, à moyen terme, des prix des hydrocarbures proches de leurs niveaux actuels, et du déficit encore élevé des comptes extérieurs, des efforts supplémentaires sont requis. Ces efforts permettront donc, explique le gouverneur de la banque, de «réduire l’absorption et/ou augmenter l’offre domestique de biens pour assurer la viabilité, à moyen terme, de la balance des paiements et limiter l’érosion des réserves officielles de change». Pour rappel, les réserves de change de l’Algérie ont baissé à 152 milliards de dollars contre 178,94 milliards $ à la fin décembre 2014. A fin juin 2015, les réserves étaient de l’ordre de 159,03 MDS $, soit une baisse de 6,33 en l’espace de trois mois. Cette baisse résultant de l’impact du choc externe sur la balance des paiements extérieurs de l’Algérie depuis le 4e trimestre 2014 a engendré une «dépréciation de 22 % du cours moyen du dinar». Interrogé sur la tendance des cours de change du dinar, le même responsable observe qu’en moyenne semestrielle, le dinar «s’est légèrement déprécié face au dollar de 1,29% au 2e semestre de 2016 par rapport au premier semestre 2016». Une plus faible appréciation de l’ordre de 0,6 a été toutefois constatée au 1er semestre 2017 comparativement au 2e semestre 2016. Concernant l’inflation, le gouverneur de la Banque d’Algérie constate que son rythme annuel moyen, qui s’était accéléré durant 12 mois consécutifs jusqu’à mars 2017 (7,07%), s’est rétracté au 2e trimestre 2017. Le taux a atteint les 6,55% à fin juin 2017. La décélération de l’inflation est identifiable grâce aux évolutions en glissement annuel, mais elle reste cependant «supérieure à l’inflation globale». Rappelons, par ailleurs, que le solde global de la balance des paiements de l’Algérie a affiché un déficit de «11,06 milliards $ au 1er semestre 2017 contre un déficit de 14,61 milliards $ au même semestre de 2016», alors que celui de la balance commerciale s’est élevé à «7,82 milliards $ au 1er semestre 2017 contre un déficit de 12,05 MDS USD au même semestre de 2016». Un déficit budgétaire de « 254,5 milliards de dinars (384,1 milliards de dinars pour le solde global du Trésor public) contre un déficit de 1783,7 milliards de dinars au 1er semestre de 2016 (1769 milliards de dinars pour le solde global du Trésor public). Ce déficit a été engendré par les hausses des recettes hors hydrocarbures (+74,5%) et celles des hydrocarbures (hausse de 238,2 milliards de dinars) au 1er semestre 2017 par rapport au même semestre de 2016. Mais aussi à l’apport de la baisse de plus de 5% des dépenses publiques. Notons que la forte hausse des recettes hors hydrocarbures à juin 2017 résulte essentiellement de celle des recettes non fiscales dont les dividendes de la Banque d’Algérie versées au Trésor public. Ces dernières ont atteint les «920 milliards de dinars».