À cause d’un simple emoji, il est accusé de fraude boursière

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Un homme d’affaires est accusé d’avoir manipulé la Bourse avec l’emoji petit sourire et doit maintenant s’expliquer devant les tribunaux. Les emojis sont de plus en plus présents dans notre manière de communiquer et d’échanger en ligne.

Ils sont même considérés comme indispensables au travail. Mais il faut faire attention, car certains peuvent avoir un double sens. Vous devez donc faire attention à ceux que vous utilisez. Ainsi, le pouce levé peut être perçu comme “passif-agressif”. Particulièrement par les plus jeunes utilisateurs.  Ainsi, l’entrepreneur Ryan Cohen aurait dû réfléchir à deux fois avant d’utiliser l’emoji petit sourire. Effectivement, il est actuellement accusé de fraude boursière et cela part de ce simple emoji dans une publication sur X (ex-Twitter) à l’été 2022. Mais comment est-ce possible ?

L’emoji à double tranchant en Bourse ?

En août 2022, CNBC publie un article sur les difficultés financières et boursières que traverse l’enseigne Bed, Bath & Beyond. Sur X (ex-Twitter), l’entrepreneur Ryan Cohen semble étonnamment confiance. Investisseur important de l’enseigne et président du conseil d’administration GameStop, l’homme d’affaires n’est pas un “nobody” et son influence sur la Bourse n’est pas anodine. Et c’est bien le problème. Sur le réseau social d’Elon Musk, Ryan Cohen fait donc une blague, comme il en a l’habitude, et conclut sa publication avec le “controversé” emoji. Si vous n’êtes pas habitué au côté boursier de X (ex-Twitter), cela peut vous paraître très inoffensif. Mais les connaisseurs savent que cet emoji est généralement un symbole de prospérité et son utilisation laisse suggérer que la valeur de l’action va s’envoler… Pour atteindre la Lune. Ce simple tweet avec l’emoji petit sourire a, ainsi, déclenché une envolée du titre boursier. Jusqu’à ce que Ryan Cohen revende ses parts de l’entreprise (12%) pour environ 55 millions d’euros et signe, par la même occasion, la dégringolade de l’action Bed, Bath & Beyond. Depuis cet incident, les actionnaires de Bed, Bath & Beyond accusent Ryan Cohen de fraude boursière. Effectivement, ils n’y vont pas de main morte et affirment que l’entrepreneur s’est amusé à induire les investisseurs en erreur pour faire grimper l’action et récupérer un pactole conséquent. En admettant que Ryan Cohen ait effectivement manipulé l’action de Bed,Bad & Beyond, l’argument de l’emoji est-il recevable devant un tribunal ? Apparemment, oui. Cet été déjà, un fermier canadien avait dû verser 56 000 euros à cause d’un simple emoji. Il était accusé de ne pas avoir livré un client. Lorsque ce dernier lui avait envoyé un contrat, il avait répondu avec l’emoji petit sourire (encore lui !). L’acheteur avait alors considéré cela comme une validation tacite. En 2023, les emojis seraient au cœur de plus de 200 affaires judiciaires aux États-Unis, selon Eric Goldman, professeur de droit à l’Université de Santa Clara. Les avocats de Ryan Cohen se sont empressés de rédiger un rejet de plainte, trouvant l’accusation saugrenue. Mais le tribunal de Washington D.C. est intraitable, affirmant que les emojis “peuvent, eux aussi, donner lieu à des poursuites”. Il n’y a plus qu’à attendre le fin mot de cette histoire insolite qui pourrait bien coûter cher.