Tebboune a reçu hier les représentants des mouvements de l’Azaoued: L’Algérie réaffirme son attachement au processus de paix au Mali

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En recevant hier au siège de la Présidence les représentants des mouvements de l’Azaoued au nord du Mali, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aura réaffirmé l’attachement de l’Algérie au processus de paix et de réconciliation au Mali en vue de parvenir à une solution définitive de la crise qui secoue ce pays depuis plusieurs années. Cela traduit la volonté de l’Algérie à poursuivre ses efforts pour la paix et la sécurité dans la région.

Récemment, dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, au 36e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA à Addis-Abeba, le président de la République a fait part de la détermination de l’Algérie à «contribuer à aller de l’avant dans le processus de réconciliation nationale et à œuvrer avec les frères maliens en vue de donner un nouvel élan à cette démarche issue du processus d’Alger». Il a, dans ce cadre, exprimé sa «satisfaction quant à l’amélioration des relations entre le Mali et les pays frères au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans l’espoir de voir ces relations se normaliser et les différends définitivement réglés». Il a également a réitéré son appel à accélérer l’application des propositions pratiques formulées par l’Algérie pour le renforcement des mécanismes de l’Union africaine (UA) en matière de lutte antiterroriste. Il a mis en avant «les défis complexes et interdépendants auxquels le continent africain est confronté, à leur tête le phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent, les nombreux foyers de tension et les crises qui se sont gravement accentuées». Ces facteurs constituent «une véritable entrave au progrès et au développement de nos pays», tout comme ils «compromettent nos efforts communs de lutte contre la pauvreté et pour la réalisation de la justice sociale et la satisfaction des aspirations légitimes de nos peuples», a poursuivi le président de la République. Il a souligné, dans ce contexte, que l’activation progressive des différentes composantes de la structure continentale de paix et de sécurité a eu «un impact positif sur la réduction des conflits en Afrique et l’identification précoce des risques et menaces, le traitement rapide des foyers de tension, mais la complexité des défis impose cependant aux pays du contient de redoubler d’efforts pour une activation complète de tous les mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits». Parmi ces indicateurs, le président de la République a cité l’augmentation effrayante des attaques terroristes durant l’année écoulée, en termes de nombre, d’étendue géographique et d’effusion de sang, des attaques, a-t-il dit, exacerbées par «le retour des combattants terroristes étrangers, outre les liens confirmés entre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et l’utilisation de l’espace virtuel». Face à cette situation, le Président Tebboune a réitéré son appel à accélérer la mise en œuvre des propositions pratiques formulées par l’Algérie, visant à «renforcer les mécanismes de l’UA, à l’instar de l’élaboration d’un nouveau plan d’action de l’organisation dans la lutte antiterroriste, au lieu du plan d’action de l’année 2003, qui est caduc». Il a en outre appelé à «la dynamisation du sous-comité de lutte contre le terrorisme du Conseil de paix et de sécurité, ainsi qu’à l’établissement d’une liste africaine des individus, groupes et entités impliqués dans des actes terroristes, y compris les combattants terroristes étrangers», et à la «concrétisation du projet de mandat d’arrêt africain». Le président de la République a tenu à «réitérer le soutien ferme de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et transparent, conformément aux chartes et aux résolutions internationales». Il a souligné, à cet égard, que «les tentatives désespérées d’entraver le processus de décolonisation en cours, et les décisions unilatérales contraires au droit international et aux principes de l’UA, ne sauraient en aucune manière légitimer l’occupation des territoires sahraouies ni attenter au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination». Face à ces développements dangereux, poursuit le président de la République, «il est impératif pour notre organisation d’assumer toute sa responsabilité vis-à-vis de cette question et de jouer le rôle qui lui est assigné, selon sa ferme conviction en faveur de la décolonisation». Concernant le dossier libyen, le Président Tebboune a exhorté les parties dans ce pays à «adhérer au processus pacifique pour résoudre la crise sans ingérence étrangère» à travers «l’adoption du dialogue pourvoyant à une solution pacifique et consensuelle à même de préserver l’unité et la souveraineté de la Lybie et renforcer l’édification de ses institutions», réitérant «la pleine disposition de l’Algérie à contribuer à toute action susceptible de rassembler tous les Libyens en vue de rapprocher les vues entre les acteurs de ce pays frère» et «parvenir à un règlement politique inclusif garantissant l’unité, la sécurité et la stabilité de la Libye». Le président de la République a exprimé sa conviction que la résolution des crises africaines «doit reposer sur la solution pacifique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale sans ingérence étrangère», soulignant que l’Algérie «contribuera sans relâche au renforcement des efforts visant à réaliser la paix et la sécurité internationales et poursuivra le soutien aux initiatives visant à dénouer les crises et à défendre les causes justes des peuples qui luttent pour recouvrer leurs droits fondamentaux à l’autodétermination et à la liberté».

Le président de la République avait réaffirmé, depuis Addis-Abeba, l’attachement de l’Algérie au droit légitime de l’Afrique à accéder à la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, soulignant son engagement à œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent et ses revendications légitimes.

Il a salué «l’esprit de coopération continue et la coordination fructueuse établie entre les représentants des pays africains frères dans les fora internationaux et régionaux pour faire entendre la voix de la position africaine unifiée». Cette démarche, précise le président de la République, a pour objectif d’insister sur la nécessité de permettre au continent d’obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroître son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte. Pour l’Algérie, la question de la réforme du Conseil de sécurité est impérative pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif, plus juste et plus équilibré, notamment en cette conjoncture délicate marquée par une succession de crises et leurs retombées porteuses de prémices de nouveaux changements dans les rapports de forces sur la scène internationale». «Notre continent fait face à des menaces multiformes et multidimensionnelles qui entament la paix et la sécurité tels que le phénomène du terrorisme, les guerres, les changements climatiques, les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires accentuées par la pandémie du Covid-19 et le conflit russo-ukrainien», a poursuivi le Président Tebboune dans son allocution.

Dans ce sillage, le président de la République a réaffirmé à ses homologues du Comité l’engagement de l’Algérie en faveur du droit légitime de l’Afrique pour accéder au Conseil de sécurité tel que stipulé dans la Déclaration de Syrte et du Consensus d’Ezulwini. «Nous allons continuer à œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix de l’Afrique et ses revendications légitimes et réparer l’injustice historique faite à notre continent», a-t-il rassuré.

Il a, dans ce sens, réitéré «l’engagement de l’Algérie à œuvrer de concert avec les pays membres du Comité à l’effet de maintenir cet élan de soutien international, important et de plus en plus croissant en faveur de la position africaine», et ce, dans l’objectif de «réaliser un progrès dans les pourparlers concernant la réforme du Conseil de sécurité». L’obtention par le continent africain de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité «est étroitement liée à la réussite des négociations intergouvernementales dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU en tant que cadre unique et idoine pour débattre de la question de la réforme du Conseil de sécurité», a-t-il fait observer. Le président de la République a appelé à «intensifier et à mobiliser» les efforts nécessaires pour que les prochaines négociations reposent sur le document-cadre d’action de 2015 en tant que document de référence reflétant les positions et les propositions de près de 120 Etats membres de l’ONU, y compris la position africaine unifiée, tout en œuvrant à «faire face aux différentes tentatives visant à mettre à mal ou à empêcher le processus de réforme, voire affaiblir les positions et diviser les partisans».  «Nous souhaitons que le groupe africain prenne part de manière constructive et efficace aux côtés de tous les pays membres et les groupes d’intérêt dans les prochaines négociations intergouvernementales et collabore avec les pays membres permanents au Conseil de sécurité en vue de mobiliser le soutien et l’appui à la position africaine unifiée et d’assurer un grand rapprochement sur la réforme du Conseil de sécurité et de consolider son rôle dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales de façon à ce qu’il soit davantage représentatif, neutre, transparent et crédible», a soutenu le Président Tebboune. «Nous devons poursuivre l’unification de nos rangs et de notre parole sur la scène internationale et nous engager au respect des décisions de l’UA pertinentes en restant fidèle au groupe africain et en appuyant l’adhésion aux autres groupes d’intérêt pour parler d’une seule voix africaine jusqu’à satisfaction des exigences de la position africaine unifiée». En conclusion, le Président Tebboune a rappelé que l’Algérie représentera à partir de l’année prochaine le continent au sein du Conseil de sécurité, soulignant qu’«elle œuvrera à faire entendre sa voix et ses exigences en coordination avec les frères africains conformément au processus d’Oran et à l’occasion de la tenue de la 12e réunion ministérielle du comité des dix de l’UA concerné par la réforme du Conseil de sécurité onusien, prévue en Algérie en janvier 2024». Le président de la République a exprimé la disposition totale de l’Algérie «à contribuer aux discussions fructueuses prévues pour sortir avec des recommandations devant nous permettre de cristalliser notre position africaine unifiée pour mener le processus de négociation en cours à l’ONU».

T. Benslimane