Le ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum a affirmé, Lundi, que « l’Algérie ne tolère aucune ingérence étrangère dans ses affaires internes ».Interpellé par la presse, en marge de la conférence nationale sur « les enjeux de la zone de libre échange africaine et la stratégie nationale adaptée », sur les dernières déclarations de la député européenne Marie Aréna sur le Hirak, il a estimé que ses propos n’engagent qu’elles même et ne représentent nullement la position de l’institution ou elle exerce.
« C’est la raison pour laquelle les AE n’ont pas jugé utile de réagir officiellement », a-t-il ajouté. « Il y a une centaine de députés au niveau de ce parlement. Si on répond à chaque déclaration on ne va pas en finir », a t il fait remarquer. Il a ensuite fait observer que l’Union européenne a rectifié de son coté le tir. « Notre principe est clair. C’est niet catégorique à toute ingérence étrangère et respect total de la souveraineté nationale », a-t-il martelé. Pour ce qui est de la députée française qui aurait participé à une manifestation à Bejaia, Boukadoum a assuré qu’elle n’a pas été incarcérée, mettant ainsi fin aux rumeurs comportées ici et là. « Il est inacceptable qu’un acte pareil se produise chez nous. Elle n’a pas à participer dans des manifestations d’autant plus qu’elle un visa touristique », a-t-il clamé. « Elle est députée en France et non pas en Algérie. Imaginez un député algérien agir de la sorte », s’est il exclamé. « Quelle serait la réaction du pays hôte», s’est il interrogé.S’agissant de la préparation de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, le ministre des AE a fait savoir que le nombre de ressortissants algériens recensés au niveau des ambassades et consulats s’élève à 1 , 6 millions. « La préparation des élections relève exclusivement des prérogatives de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) », s’est il empressé de préciser. Selon lui, « C’est une première dans l’histoire du pays et le rôle des AE se limitera à mobiliser les moyens nécessaires et à réunir les conditions d’un bon déroulement du scrutin ».
Mobiliser le réseau diplomatique pour promouvoir la production nationale au niveau international
Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a affirmé, que le réseau diplomatique algérien « s’acquittera pleinement de son rôle » dans l’accompagnement de la dynamique commerciale et industrielle du pays, pour encourager, notamment, les investissements hors hydrocarbures. « Le ministère des Affaires étrangères contribuera à la promotion de la production nationale et à l’encouragement des exportations hors hydrocarbures, à travers l’organisation d’évènements économiques et commerciaux dont les foires et les opérations d’organisation, d’accompagnement et d’encadrement des visites des délégations économiques algériennes à l’étranger ou encore de celles des délégations étrangères en Algérie, dans le but de faciliter la communication et la coopération et de prendre connaissance des exigences du marché », a indiqué M. Boukadoum. Le ministère compte s’acquitter pleinement de son rôle, en mettant en place un réseau diplomatique pour le soutien et l’accompagnement de la dynamique commerciale et industrielle, a-t-il dit, ajoutant que ce réseau recourra à tous les outils de la diplomatie économique notamment les forums d’affaires en tant que plateforme de rencontre des hommes d’affaires algériens et étrangers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ce qui permettra d’optimiser les contrats entre les opérateurs économiques et d’explorer les opportunités de partenariat et d’investissement ». Le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir, en outre, que son département avait renforcé son organigramme par la création de la direction du soutien et de la promotion des échanges économiques, chargée de la promotion des échanges commerciaux internationaux de l’Algérie, en contribuant à la mise en úuvre de la politique de soutien et de promotion des exportations hors hydrocarbures et en favorisant l’accès à l’information et aux analyses économiques en vue d’investir les marchés étrangers. A cette occasion, M. Boukadoum a appelé les opérateurs économiques et les partenaires à saisir les opportunités offertes par la convention du ZLECAF, qui sera profitable à toutes les parties et répondra aux aspirations du peuple algérien au bien-être, à la prospérité et à l’amélioration du niveau de vie du citoyen algérien.
Mise en place des mécanismes restants pour garantir les intérêts de tous les membres
Concernant la rencontre, le chef de la diplomatie a indiqué que cette conférence revêt une grande importance, vu qu’elle vise à généraliser et à informer davantage les opérateurs économiques nationaux et tous les acteurs activant dans le domaine du commerce et de l’économie sur les concepts et objectifs de la ZLECAF pour leur permettre de tirer profit au maximum des opportunités qu’offre cette région. M. Boukadoum a insisté sur l’impératif d’un échange de vue et d’un débat autour de l’importance et des avantages de cette région, outre les enjeux qu’impose cet espace commercial pour préparer son lancement, de manière opérationnelle et constructive, en vue d’établir des partenariats innovants et inclusifs et mettre en place des mécanismes de coopération concrets visant à renforcer l’interactivité économique et commerciale dans le continent. Cet accord, activé par l’Algérie, constitue un saut qualitatif et une référence dans le processus de l’intégration économique et continentale à la faveur de la création de la plus grande Zone de libre-échange dans le monde, avec plus de 1,2 milliard d’habitants et un produit intérieur brut (PIB) global estimé à 2.500 milliards de dollars. Il aspire également à augmenter la moyenne des échanges interafricains, estimés actuellement à seulement 15%, à 52 % en 2020. L’Algérie mènera, aux côtés des membres restants de l’Union africaine (UA), les prochaines étapes des négociations pour accélérer la mise en place des mécanismes restants, de façon consensuelle, pour garantir les intérêts de tous les membres. Concernant la ZLECAF, le ministre a indiqué qu’elle constitue un choix naturel et stratégique pour l’Algérie, car s’inscrivant dans le modèle national économique visant à ériger l’économie nationale en une économie diversifiée, innovante et compétitive en vue d’assurer son intégration dans la chaine mondiale de valeurs, notamment à travers la promotion de la diversification des exportations hors hydrocarbures. L’Algérie accorde « une grande importance à la coopération avec les pays voisins et aux besoins des pays du Sahel », partant de sa conviction que son développement durable ne saurait se réaliser sans une interaction avec les pays voisins. L’Algérie a oeuvré depuis quelques années à développer le réseau des infrastructures de base pour promouvoir le commerce interafricain, en vue d’encourager la coopération et les échanges, à la faveur de la réalisation de plusieurs projets structurels transfrontaliers à même de favoriser la promotion de ses capacités de développement, la circulation des biens et services, la communication, et de réduire les coûts de transport et d’investissement. Il a cité, dans ce sens, la réalisation de la route transsaharienne reliant l’Algérie à six pays et l’autoroute nationale est-ouest, outre la signature en 2009 d’un accord entre l’Algérie, le Niger et le Nigéria pour la réalisation d’un projet de gazoduc et l’installation de câbles de fibres optiques tout au long de cette ligne pour réduire le fossé numérique. Le lancement effectif de la ZLECAF exige l’adhésion des acteurs dans les domaines du commerce et de l’économie, y compris le secteur privé, les hommes d’affaires, les institutions financières, les services des douanes, les chambres de commerce et les agences nationales de promotion de l’investissement et la société civile. Le ministre a indiqué que cette rencontre se voulait une occasion propice pour établir des contacts, débattre pour échanger les vues, prendre connaissance des aspirations ainsi qu’à tirer profit des expériences mutuelles et cerner les entraves auxquels les opérateurs économiques sont confrontés, en vue de sortir avec des recommandations et une stratégie adaptée aux défis.
Plusieurs responsables africains unanimes sur la nécessité de saisir l’opportunité pour le développement du continent
Plusieurs ministres et responsables africains ont souligné, lundi à Alger, la nécessité de saisir l’opportunité qu’offre la zone de libre échange commercial africain (ZLECAF) pour le développement du continent. Ils s’exprimaient lors de des travaux de la conférence nationale sur les enjeux de la zone de libre échange commercial africain (ZLECAF) et la stratégie nationale adaptée en la matière organisée lundi à Alger en présence de plusieurs ministres algériens, africains, des ambassadeurs et représentants d’institutions africaines, ainsi que des experts et universitaires nationaux et étrangers. Intervenant lors de la rencontre, le ministre de l’intégration africaine du Mali, Baber Gano, a estimé que le lancement de la ZLECAF est une phase « décisive » pour le continent africain, ajoutant que cet espace de libre échange constitue un instrument supplémentaire pour renfoncer la coopération et les échanges entre les pays africains, notamment en présence de l’énorme potentiel que recèlent ces pays dans plusieurs domaines, dont les richesses naturelles, l’agriculture, les ressources minières et l’élevage. A cet effet, il a souligné que les autorités maliennes et algériennes sont en train de conjuguer leurs efforts afin d’hisser les relations économiques et les échanges entre les deux pays au rang de leurs relations politiques, en saluant, dans ce cadre, « les efforts consentis par l’Algérie, sans faille, pour la résolution du conflit au Mali ». Pour sa part, le ministre du Commerce du Niger, Sadou Seydou, a salué « l’initiative de l’importante rencontre organisée par l’Algérie et les pertinences de ses thématiques », rappelant que la ZLECAF reflète « un engagement fort », de l’ensemble des Etats du continent à créer un marché africain, contribuant ainsi à l’encouragement de son industrialisation. M. Seydou a, par ailleurs, estimé que sans l’industrialisation, l’Afrique qui recèle des richesses naturelles énormes « ne pourra se développer », ajoutant que les transformations envisagées par la ZLECAF étaient « difficiles » vu l’état du continent, mais demeurent envisageables à travers les opérateurs économiques du continent à qui « il faut offrir des fonds par le biais des institutions régionales habilitées pour les investir dans leur pays de choix ». Présent à la rencontre, le ministre du Commerce de la Tunisie, Amar El Bahi, a souligné que la ZLECAF sera la zone de libre échange « la plus grande au monde », affirmant que son pays « s’est engagé pleinement dans le développement de ses relations économiques et partenariats avec les pays africains dans les différents domaines d’activité ». La ZLECAF, permettra également l’industrialisation, le développement et la transformation structurelle du continent, précisant que l’Algérie sera parmi le groupe des 27 Etats africains qui participent à la Gouvernance de cette zone de libre-échange, ajoutant que l’établissement d’une stratégie vis-à-vis de la ZLECAF constitue « une étape essentielle » pour le pays afin tirer le meilleur profit de cet accord. La ZLECAF est une zone géographique dans laquelle les biens et les services circulent sans restriction entre les Etats membres de l’Union Africaine (UA). L’accord portant création de la ZLECAF a été signé par 44 pays africains lors de son lancement en mars 2018 à Kigali (Rwanda). Cet accord est entré en vigueur le 30 mai 2019. La ZLECAF devrait être effectivement opérationnelle à partir de juillet
Synthese Amar Koub / Ag