Les cours du pétrole restaient stables hier en cours d’échanges européens, hésitant entre les tensions géopolitiques qui pourraient réduire l’offre et la hausse des prévisions de production américaine.
Dans l’après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 69,87 dollars à Londres, en baisse de un cent par rapport à la clôture de mardi. A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin gagnait 9 cents à 61,49 dollars. La production américaine devrait atteindre 13,4 millions de barils par jour (mbj) en 2020, estime l’EIA dans son rapport mensuel paru mardi, soit 300.000 barils quotidiens de plus sur le marché que lors de son rapport précédent. Ces prévisions en hausse « expliquent sans doute la faiblesse des prix », alors même que la tension monte dans le Golfe, ont commenté des analystes. Les Etats-Unis ont annoncé mardi l’envoi de bombardiers B-52 dans le Golfe, et l’Iran a répliqué mercredi par la suspension de « certains » de « ses engagements » pris dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire de 2015, en réponse à la dénonciation unilatérale de ce pacte par Washington il y a un an jour pour jour. Outre l’offre iranienne visée par les sanctions américaines, les analystes s’inquiétaient de la possibilité d’un conflit autour du détroit d’Ormouz, par lequel transite 20% du pétrole mondial et que l’Iran avait menacé de fermer fin avril. « Il y a des oléoducs non utilisés qui pourraient en partie compenser une fermeture d’Ormouz, mais cela ne comblerait qu’une partie des pertes », se sont inquiétés les spécialistes. Les investisseurs attendaient par ailleurs la publication des données hebdomadaires de l’EIA sur les réserves américaines. Pour la semaine achevée le 3 mai, les analystes tablent sur une hausse de 1,9 million de barils des stocks de brut, sur une baisse de un million de barils des stocks d’essence, et sur une baisse de 500.000 barils des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole), selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.
N.I