Il a évoqué des « menaces aux retombées imprévisibles »: Les mises en garde de Gaid Salah

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 Le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANO) a affirmé, hier à Cherchell, que le peuple algérien est appelé, aujourd’hui, à « s’ériger en rempart » contre tout ce qui pourrait exposer l’Algérie à des « menaces aux retombées imprévisibles » et à mettre en échec les tentatives de le ramener aux douloureuse années de braises.

« Ce peuple, qui a mis en échec le terrorisme et déjoué ses desseins et visés, est celui là même qui est appelé, aujourd’hui, à savoir comment se comporter face à la situation que traversent son pays et son peuple et comment s’ériger en rempart contre tout ce qui pourrait exposer l’Algérie à des menaces aux retombées imprévisibles », a déclaré Gaïd Salah dans une allocution d’orientation prononcée à l’Académie militaire de Cherchell. Le général de corps d’armée a tenu à rappeler, en cette circonstance, les « sacrifices colossaux » consentis par le peuple algérien à son avant-garde l’Armée nationale populaire aux côtés de tous les autres corps de sécurité face au phénomène abject du terrorisme. « J’ai toujours été, et à chaque occasion, franc et sincère, tout en assumant de dire la vérité lorsqu’il s’agit de la sécurité et la stabilité du pays. Le fait que l’Algérie a pu réunir les facteurs de sa stabilité, à travers l’éradication du terrorisme et la mise en échec de ses objectifs, grâce à la stratégie globale et rationnelle adoptée, puis grâce à la résistance résolue dont a fait montre le peuple algérien, à sa tête l’Armée nationale populaire, aux côtés de tous les autres corps de sécurité, a déplu à certaines parties qui sont dérangées de voir l’Algérie stable et sûre », a mis en garde le chef d’état-major de l’ANP. Ces parties, a-t-il dit, « veulent la (l’Algérie) ramener aux douloureuses années de braises, lors desquelles le peuple algérien a vécu toute forme de souffrances et payé un lourd tribu. Ce peuple digne, authentique et conscient, qui a vécu ces dures épreuves, et subi leurs affres, ne pourra, en aucun cas, mettre en péril sa sécurité et sa quiétude », a soutenu le vice-ministre de la Défense nationale. Gaïd Salah a exprimé sa conviction que « cette sécurité et cette stabilité, ainsi retrouvées, continueront à s’ancrer et s’enraciner, que le peuple algérien continuera à en jouir, et que l’Armée nationale populaire demeurera le garant de cet acquis si cher, grâce auquel notre pays a retrouvé sa notoriété ». Le peuple algérien « qui a mis en échec le terrorisme et déjoué ses desseins et visés, est celui là même qui est appelé, aujourd’hui, à savoir comment se comporter face à la situation que traversent son pays et son peuple, et comment s’ériger en rempart contre tout ce qui pourrait exposer l’Algérie à des menaces aux retombées imprévisibles », a-t-il ajouté. Le général de corps d’armée a ensuite rappelé la « grandeur » des missions assignées à l’ANP , ainsi que les « efforts laborieux et fructueux que ses éléments fournissent partout où ils se trouvent et en toutes circonstances, et qui méritent toute la reconnaissance et la gratitude », saluant leur « haut degré de conscience quant à l’impératif de réunir tous les facteurs de force en termes de formation, d’enseignement, de préparation et de professionnalisme sur le terrain, et ce, outre l’emploi judicieux voire optimal des équipements et des matériels modernes en dotation ». Œuvrer à réunir tous ces facteurs constitue, à la fois, un « engagement pour la préservation de l’intégrité territoriale de notre chère Algérie », relevant que « tout cela dénote clairement l’importance majeure accordée à l’accomplissement des nobles missions assignées dans le but de préserver la sécurité de notre patrie et sauvegarder son indépendance, sa souveraineté et sa stabilité ». « Telle est notre Armée et tel est notre espoir quant à la concrétisation par nos Forces Armées de leurs ambitions légitimes, à la lumière des orientations de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale. Des ambitions qui visent à pérenniser et entretenir la flamme voire l’esprit de la glorieuse Révolution de Novembre avec tout ce qu’elle recèle comme idéaux et valeurs nobles qui enflamment nos cœurs et nos esprits, et qui font notre fierté et nous donnent l’espoir en l’avenir tant que le peuple algérien est capable de donner une jeunesse comme vous et comme tous les éléments de l’Armée Nationale Populaire, digne héritière de l’Armée de Libération Nationale. Des hommes qui connaissent parfaitement les ennemis de leur peuple et leur patrie, qui sont parfaitement conscients de leurs desseins macabres et de leurs portées, et qui sauront, sans doute, préserver leur histoire nationale et valoriser leur Révolution et ses artisans », a-t-il encore soutenu.Pour rappel, dans son message de candidature à l’élection présidentielle, le président Abdelaziz Bouteflika s’est dit « déterminé » en cas de sa réélection à « assumer la responsabilité historique de la concrétisation de l’exigence fondamentale du peuple, c’est-à-dire le changement du système », ajoutant que « dans cet esprit, je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien, plusieurs engagements ». En ce sens, il s’est engagé à organiser « une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêté par la conférence nationale indépendante. Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence. La date de cette élection présidentielle anticipée sera fixée par la conférence nationale », a souligné le Président Bouteflika dans son message, qui énuméré six engagements.  Il s’est ainsi engagé à tenir « juste après l’élection présidentielle, d’une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l’Etat national algérien en harmonie avec les aspirations de notre peuple », de même que « l’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution qui consacrera la naissance de la nouvelle République et du nouveau système algériens ».  Le chef de l’Etat a en outre évoqué « la mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable et l’élimination de la marginalisation et de l’exclusion sociales, y compris le phénomène de la Harga, ainsi qu’une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption ». L’autre engagement pris par le Président consiste en « la prise de mesures concrètes pour faire de tous nos jeunes des acteurs et des bénéficiaires prioritaires dans la vie publique à tous les niveaux et dans toutes les sphères du développement économique et social », ainsi que « la révision de la loi électorale avec notamment la création d’un mécanisme indépendant d’organisation des élections qui aura la responsabilité exclusive de l’organisation des élections ». S’exprimant sur sa candidature, il a relevé qu' »il y a quelques jours et en réponse aux sollicitations des citoyens, de la classe politique et de la société civile, dans un esprit d’accomplissement d’un devoir ultime au service de notre pays et de notre peuple, j’ai annoncé ma candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain », soulignant que l’Algérie « est le plus grand honneur qui m’ait été fait tout au long de ma vie ». « Je vous invite instamment à écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire en faisant de l’échéance électorale du 18 avril prochain l’acte de naissance d’une nouvelle république algérienne à laquelle le peuple algérien aspire », a-t-il souligné. A propos des marches populaires du 22 février et du 1er mars, le Président Bouteflika « a tenu saluer le civisme qui a caractérisé ces marches populaires » ainsi que « le comportement professionnel exemplaire des différents corps de sécurité ». « Je salue aussi l’attitude de tous nos concitoyens qui ont réservé l’expression de leur opinion pour le jour du scrutin à travers les urnes. Je tiens enfin à saluer l’Armée nationale populaire pour sa mobilisation en toutes circonstances dans l’accomplissement de ses missions constitutionnelles », a-t-il ajouté, affirmant qu’il reste « à l’écoute de toutes les opinions qui s’expriment dans notre société ». « Je fais le serment que je ne laisserai aucune force, politique ou économique, détourner le destin et les richesses de notre nation au profit d’intérêts personnels ou de groupes occultes », s’est en outre engagé le Président. « J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie. Ces jeunes dont beaucoup ont l’âge porteur de dignité et de générosité que j’avais au moment où j’ai rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale, ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent ». « J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes. Je le fais également en tant que président de la République pleinement respectueux de la volonté populaire qui m’a accordé l’insigne privilège de me porter à la magistrature suprême. Je le fais enfin en qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction », a conclu le Président son message. Les modalités de dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 18 avril prochain, dont le délai est arrivé à terme hier à minuit, sont fixées par la loi organique relative au régime électoral adoptée en 2016 et qui n’exige pas la présence physique du candidat. En effet, l’article 139 de cette loi stipule que « la déclaration de candidature à la Présidence de la République résulte du dépôt d’une demande d’enregistrement auprès du Conseil constitutionnel contre remise d’un récépissé ». L’article 141 du même texte précise que le Conseil constitutionnel statue sur la validité des candidatures à la Présidence de la République par décision dans un délai de dix (10) jours francs, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature. La décision du Conseil constitutionnel est immédiatement notifiée à l’intéressé et publiée au journal officiel. Le dossier de candidature doit être déposé, après rendez-vous convenu auprès du secrétariat général du Conseil constitutionnel, toujours conformément aux dispositions de la loi électorale. Le postulant à la magistrature suprême, conformément à la loi électorale, doit présenter un dossier comprenant plusieurs pièces justificatifs notamment un engagement écrit portant notamment sur la non utilisation des composantes fondamentales de l’identité dans sa triple dimension islamique, arabe et amazighe à des fins partisanes, le respect et la concrétisation des principes du premier Novembre 1954, le respect de la Constitution et des lois en vigueur et l’engagement de s’y conformer, la préservation de la souveraineté nationale et le respect de l’alternance démocratique au pouvoir par la voie du libre choix du peuple algérien. Selon la loi, le candidat doit présenter soit une liste comprenant 600 signatures individuelles de membres d’élus d’Assemblées populaires locales (APC et APW) ou parlementaires et réparties au moins à travers 25 wilayas, soit une liste comportant 60.000 signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale et ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 25 wilayas avec un minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas qui ne saurait être inférieur à 1.500. Les conditions requises pour la candidature à la magistrature suprême du pays sont bien définies par la Constitution qui précise, entre autres, que le candidat doit jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine, attester de la nationalité d’origine du père et de la mère, avoir 40 ans révolus au jour de l’élection, être de confession musulmane, jouir de la plénitude de ses droits civils politiques et attester de la nationalité algérienne d’origine unique du conjoint. Le candidat doit également justifier d’une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de 10 années précédant le dépôt de la candidature, justifier de la participation à la Révolution du 1er novembre 1954 pour les candidats nés avant juillet 1942 et justifier de la non-implication des parents du candidat né après juillet 1942 dans des actes hostiles à la Révolution du 1er novembre 1954.