Le 60e anniversaire de l’amitié sino-algérienne et le deuxième depuis l’inauguration officielle de l’Opéra d’Alger, ont été célébrés samedi soir à Alger, par un concert inédit, animé par une fusion prolifique entre les orchestres symphoniques, de l’Opéra d’Alger et le Philharmonique du grand Théâtre de Shenzhen (Chine), devant un public nombreux.
La scène de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, accueillant, 60 musiciens algériens et autant d’instrumentistes chinois, a pris des allures solennelles, avec un grand orchestre de 120 musiciens, dirigé, 70 mn durant, par le maestro Amine kouider, dans des atmosphères de grands soirs. La cérémonie à commencé dans la solennité, avec l’interprétation des Hymnes nationaux, chinois et algérien, retentissant devant un public debout, avant de présenter un florilège d’une dizaine de musiques, entre populaire des deux terroir et symphonique de célèbres compositeurs de la musique classique universelle. « Danse of yao People », une musique populaire chinoise aux gammes pentatoniques et à la beauté mélodique empreinte de douceur et de finesse, a été rendue, d’abord, dans sa partition originale, avant d’être réinterprétée dans un nouvel habillage, signé Hacène Belkacem Benalioua et Ryad Boudjemaa, deux étudiants de l’Institut national supérieur de musique (Insm). Les deux étudiants, au qanun et au luth, respectivement, soutenus par deux percussionnistes issus du même institut, ont donné plusieurs colorations à la mélodie chinoise, l’interprétant dans plusieurs cadences du terroir algérien, dont le 6/8 (berrouali), le tergui et le tindi. « Zheng Qiufeug » (I Love you China), interprétée par la soprane chinoise, Lilin Liu avec une voix cristalline et puissante, jouissant d’une tessiture large, que le public a longtemps applaudi. La célèbre pièce, « O sole Mio » d’Eduardo di Capua, a été rendue par le ténor chinois, également époustouflant, de maîtrise et de technique, Teng Ma, qui a ensuite interprété en duo avec sa compatriote Lilin Liu, « Traviata Brendisi » de Giuseppe Verdi. Le grand orchestre a ensuite exécuté les pièces, « Le barbier de Séville » (Ouverture) de Gioachino Rossini, « Leichte Kavalerie » de Franz Von Suppé, « Pas de deux » et « Slave Marche » de Piotr Ilitch Tchaïkovski, « Danses Polovtsiennes » (Prince Igor) d’Alexandre Borodine et « Afak », une suite de musiques algériennes dans différents genres, arrangée par Hocine Bouifrou. Le public, prenant part à ce voyage aux diverses escales, a longtemps applaudi les artistes, savourant chaque instant du spectacle dans la délectation. Auparavant, en début de cérémonie, les ministres algériens de la Culture, et des Affaires Etrangères, ainsi que l’ambassadeur de la République Populaire de Chine en Algérie, sont intervenus pour évoquer les relations amicales « fortes et de longue date », entre l’Algérie et la Chine, « Premier pays non-arabe, a-t-on déclaré, a avoir reconnu le +Gouvernement provisoire de la révolution algérienne+ (GPRA) en 1958″. Les intervenants ont également rappelé, en présence de plusieurs autres membres du gouvernement, que l’ »Opéra d’Alger », était un des « symboles » de cette amitié entre les deux pays. Le concert célébrant le 60e anniversaire de l’amitié sino-algérienne, et la deuxième année d’ouverture de l’Opéra d’Alger, a été organisé sous l’égide des ministères, de la Culture et des affaires étrangères.
B.M