Les œuvres de Mouloud Mammeri (1917-1989) adaptées au cinéma ont constitué lundi l’objet d’une séance spéciale dans le cadre de la 3ème édition du Festival d’Annaba du film méditerranéen (FAFM). Qualifié de l’hommage qui « illumine la 3ème édition du FAFM » par le commissaire du festival, Said Ouled Khalifa, la séance spéciale Mouloud Mammeri célèbre le centenaire de la naissance de l’écrivain et la région qui l’a vu naître, le village Thaourirt Mimoun, il y a 100 ans. Le public présent en nombre à cette séance a suivi « La colline oubliée » d’Abderrahmane Bouguermouh, adaptée du livre de Mouloud Mammeri. D’une durée de 105 minutes, le film zoome sur une région de la Kabylie, reflète ses couleurs et ses traditions à travers l’histoire des habitants de la colline oubliée, livre écrit en 1952. Produit en 1996, la colline oubliée relate le quotidien d’un village algérien sous le joug du colonialisme et scrute les histoires de jeunes revenus à leur village natal après une période d’absence et traite des problématiques et des phénomènes sociaux et leurs relations avec les traditions. Le film scrute également des scènes de la vie en Kabylie, la cueillette d’olives et les fêtes. Dans la compétition officielle, catégorie long métrage, à l’avant dernier jour du FAFM, le film algéro-portugais, « Zeus » de Paulo Filippo Monteiro a été projeté. Produit en 2017, Zeus traite de la vie du président portugais, Manuel Teixeira Gomes qui a choisi, comme exil, la ville de Béjaia en Algérie, pour vivre les dix dernières années de sa vie, après avoir démissionné de son poste dans les années 1930. Le film revient sur ce chef d’Etat intellectuel qui a préféré vivre libre loin de la politique et du pouvoir pour prendre le bateau Zeus en destination de Béjaia. Tout au long des 115 minutes du long métrage, le quotidien du président Gomes à Béjaia, ses balades à Lalla Gouraya et le temps consacré à l’écriture de ses mémoires et l’amitié qui l’a liée aux habitants de la région jusqu’à sa mort ont été retracés. Dans la catégorie long métrage, au Théâtre Azzedine Medjoubi, le film tunisien « El Djaida » de Salma Beccar qui traite de la femme et son statut dans la société tunisienne à travers des histoires diverses de femmes que le hasard a mis sur le même chemin pour que chacune découvre l’histoire de l’autre et des scènes de défis des convenances. Le FAFM propose dans sa 3ème édition 20 films pour la catégorie long métrage et films documentaire dans la compétition officielle pour décrocher le jujubier d’or.