Les secteurs stratégiques demeurent une priorité de l’Etat conformément à la vision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sur la nouvelle démarche économique visant à asseoir un partenariat fructueux pour appuyer et renforcer l’économie du pays.
Cette orientation vient d’être confirmée par les signataires de la charte sur le partenariat public-privé qui ont souligné que l’enjeu principal en cette conjoncture difficile que traverse l’Algérie, demeure la relance de l’économie nationale. Il s’agit de préserver la souveraineté économique du pays à travers la relance de la production nationale et la levée de tous les obstacles auxquels est confrontée au quotidien l’entreprise algérienne. Cette stratégie est basée sur la non-différenciation entre les secteurs public et privé, en vue de promouvoir l’entreprise économique nationale pour être plus compétitive au plan international, car il s’agit là de la seule voie de salut pour l’économie nationale. Récemment, en présidant au siège de la Centrale syndicale la réunion de la Tripartite pour la signature de la charte du partenariat public-privé, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’avait pas manqué l’occasion de réaffirmer la nouvelle démarche que son gouvernement compte entreprendre en vue de faire face à la crise économique à travers des mesures concrètes qu’il s’apprête à mettre en œuvre.
Le Premier ministre avait ainsi détaillé le processus que le gouvernement compte poursuivre pour faire face à une situation financière délicate et venir en appui à la diversification économique tout en maintenant l’effort de préservation et de création de l’emploi. Ouyahia a tenu à souligner que cette rencontre revêtait une «dimension particulière» du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté à travers la conjugaison d’un déficit budgétaire significatif avec un déficit sensible de la balance des paiements (déficit de plus de 11 milliards de dollars à la fin du 1er semestre 2017) et une érosion préoccupante des réserves de change passées à 98 milliards $ à fin novembre 2017 contre 114,1 milliards $ à fin décembre 2016. Dans ce sens, le Premier ministre a énuméré les mesures déjà prises et celles qui sont à venir pour faire face à cette situation et au défi de maintenir la démarche du développement économique, et ce, en application des instructions du Président Abdelaziz Bouteflika.
Concernant les emprunts contractés par le Trésor public auprès de la Banque d’Algérie dans le cadre du financement non conventionnel, il a relevé qu’ils avaient permis aux services de l’Etat de régler déjà près de 270 milliards de dinars de créances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l’exécution de contrats publics, et s’est engagé pour que cette opération de règlement des créances se poursuive jusqu’à l’apurement de toutes les situations encore en instance. Le chef de l’Exécutif a soutenu que le gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour que soient soldées toutes les situations qui demeuraient avec les banques, ce qui a permis d’injecter plus de 1000 milliards de dinars de liquidités supplémentaires dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l’investissement. Abordant les réserves de change, il a tenu à préciser que leur préservation était l’objet d’un «effort de plus en plus soutenu». Dans ce sens, il a rappelé que la loi des finances pour 2018 est porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures sur divers produits de consommation, accompagnées d’une suspension temporaire administrative, dès le début 2018, de l’importation de centaines de produits fabriqués localement. Le Premier ministre a également annoncé l’engagement de la réalisation de 50 zones industrielles dans tout le pays sous la responsabilité des walis, et dont plusieurs seront livrées à la fin 2018, permettant d’offrir davantage de foncier industriel pour l’investissement.
Concernant les petites et moyennes entreprises publiques (PME), le gouvernement va faciliter l’ouverture de leur capital dans le cadre de la législation en vigueur, a encore indiqué Ouyahia, en précisant, par ailleurs, que l’ouverture du capital ne concernera pas les entreprises publiques stratégiques. Toujours au sujet du secteur public marchand, il a avancé que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) avait réaffirmé l’autonomie des Entreprises publiques économiques (EPE) sur lesquelles les administrations concernées exerceront une simple supervision. A ce propos, il a fait savoir que cette question sera bientôt approfondie lors d’une rencontre que le gouvernement tiendra avec les responsables des Groupes économiques publics. Dans ce sillage, a-t-il poursuivi, le gouvernement apportera son soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes. Le Premier ministre a également noté que le gouvernement était favorable à toute disponibilité des entreprises locales à s’engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l’Etat mettra en chantier.
De surcroît, a-t-il ajouté, le gouvernement encouragera toute entreprise économique qui manifestera de l’intérêt pour la concession de prestations de service public au niveau local. C’est dans tout ce contexte que le gouvernement salue l’avènement de la Charte sur le partenariat sociétaire tout en encourageant le partenariat public-privé, a fait valoir Ouyahia qui a ainsi appelé à la concrétisation «rapide» et «effective» de cette Charte. Le Premier ministre a annoncé, en outre, que des orientions seront émises prochainement par le président de la République pour la promotion de la décentralisation économique. Ouyahia a souligné que «les attentes quant au rôle économique de l’Etat sont en voie de concrétisation à travers la promotion de la décentralisation prévue dans les orientations qui seront émises prochainement par le président de la République, et le développement de la gouvernance ce qui permettra à l’Etat de se consacrer à d’autres tâches». Réaffirmant les efforts visant à accompagner et soutenir les entreprises, le Premier ministre a réitéré l’engagement du gouvernement à œuvrer dans le cadre bilatéral et de la tripartite au renforcement des facilitations accordées et à lever toutes les entraves restant tout en réduisant le retard indéniable quant au rythme de développement industriel.
Mettant en avant les tensions financières auxquelles fait face le pays, Ouyahia a expliqué que la feuille de route qui lui a été tracée par le président de la République, vise à mobiliser des financements internes non conventionnels, maintenir le soutien à la croissance dans tous les secteurs, y compris l’industrie, les services et l’agriculture, préserver et rationaliser la politique publique de justice sociale et de solidarité nationale. Le gouvernement, dirat-il, ne ménagera aucun effort pour améliorer le cadre de l’investissement et cultiver des relations sereines avec les entreprises dans le cadre de la loi. En outre, il a assuré que la politique sociale de l’Etat sera maintenue par le gouvernement et toutes les entreprises établies en Algérie bénéficieront de facilitations et de soutiens sans aucune discrimination et que l’Algérie a une politique sociale constante fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale.