Projet de loi de finances 2018: Les économistes relèvent plusieurs «points positifs»

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L’Assemblée populaire nationale (APN) reprendra, dimanche prochain, ses travaux en séance plénière consacrée à la présentation du projet de la loi de finances 2018. L’élaboration de ce projet, avait-on indiqué, répondait à la volonté de garantir la croissance économique et la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.

Certaines dispositions comprises dans ce projet, ont, lors des précédentes réunions de débat fait réagir les députés et les expert économistes. Nombreux ont été ceux à les contester alors que d’autres n’ont fait que saluer l’initiative qui intervient à point nommé. D’entre les partisans, se présente le professeur d’économie à l’Université d’Alger, Kamel Rezig. Lors d’une journée d’étude organisée sur le PLF 2018 par le Groupe parlementaire de Tajamou Amel Al Djazaïr (TAJ) au siège du parti, Rezig a salué les nombreux «points positifs» contenus dans le texte. La première mesure saluée étant la hausse du budget d’équipement «pour la première fois depuis plusieurs années». Pour cet expert, «le budget d’équipement est à même de faire progresser le taux de croissance» et non le budget de fonctionnement, qui lui devrait, au contraire, être revu à la baisse «à l’avenir sans toucher à la masse salariale». Notons à ce propos que le texte prévoit un «budget de fonctionnement de 4584 milliards de dinars pour l’exercice 2018», ce qui représente une baisse de «7 milliards de dinars», en comparaison avec l’exercice de 2017. Pour ce qui est du budget d’équipement, le projet prévoit la somme de «4.043,31 milliards de dinars» qui sera fractionnée pour les «dépenses d’investissements avec 2.175,01 milliards de dinars et les opérations en capital avec 1.868,3 milliards de dinars». Les allocations prévues pour le budget d’équipement couvrent, indique-t-on aussi, «la relance des projets gelés dans les secteurs de l’Education nationale, de la Santé, et des Ressources en eaux, ainsi qu’un effort plus soutenu en direction du développement local». Autre point positif, outre l’augmentation du budget d’équipement, Rezig cite la «taxe sur la fortune». Il appellera toutefois à l’accélération de «la mise en place d’un système d’information économique au lieu d’attendre que les personnes viennent déclarer spontanément leurs fortunes». Aussi, que la réduction de cette taxe de 3% (comme prévu dans le projet de loi) à 1,5% soit accompagnée de l’augmentation du montant minimum imposable de «50 millions de dinars à 200-300 millions de dinars». S’agissant du maintien de la subvention sociale en dépit des difficultés financières du pays, l’expert estime que cette démarche à la fois, «sert les couches défavorisées», mais se présente tout aussi avantageuses pour les «commerçants et les industriels».

Des points négatifs sont tout autant relevés

Le PLF 2018 renferme également «des points négatifs», relève le même expert. Il citera en ce sens «l’introduction d’un impôt de 1% sur les produits importés pour soutenir la Caisse nationale des retraites (CNR)». Pour Rezig le gouvernement doit traiter les 3 caisses existantes, à savoir «la CNR, une caisse pour les cadres supérieurs et une autre pour les cadres de l’Armée», «de la même manière». Dans le même ordre d’idées, s’agissant de l’augmentation de certains impôts indirects à l’image des prix du carburant, l’économiste estime que les «commerçants», profitant de «l’absence du contrôle du ministère du Commerce», procèdent à «l’augmentation des prix réglementés», de surcroît de façon arbitraire et exagérée. Evoquant l’élaboration du projet, l’économiste estime que la conjoncture financière difficile du pays a «contraint» le gouvernement à prendre une décision. Selon lui, devant l’épuisement des réserves du Fonds de régulation des recettes (FRR) et du crédit obligataire le gouvernement, a préféré recourir à l’emprunt auprès de la Banque d’Algérie au lieu de recourir à «l’endettement extérieur ou l’emprunt public». En effet, l’Etat fera bel et bien appel au financement non conventionnel pour poursuivre le développement de ses programmes d’investissement. Dans un entretien à l’APS en marge des assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale tenues à Washington, Abderahmane Raouya, ministre des Finances a indiqué que le recours à ce financement est un «choix économique, rendu nécessaire par le besoin d’éviter l’option de l’endettement international».