La campagne électorale entame sa 2e semaine: Un discours respectueux, une compétition saine

0
1254

Livrant son appréciation sur le déroulement de la 1e semaine de campagne électorale, le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, a qualifié de «responsable» le discours des leaders des partis politiques, relevant qu’il enregistre une évolution positive, excluant «l’invective et les provocations», comme ce fut le cas lors des échéances précédentes.

«C’est un discours respectueux centré sur les moyens de développer les collectivités locales. Il y a une compétition saine entre les partis en lice», s’est félicité Derbal. Au terme de la première semaine de campagne, la nécessité d’élargir les prérogatives de l’élu au niveau des Assemblées populaire communales et de wilaya (APC/APW) et la décentralisation de la prise de décision dans la gestion de tout ce qui concerne les affaires locales, se détachent comme les thèmes qui reviennent le plus souvent dans le discours électoral des leaders des partis politiques. Ainsi, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a estimé nécessaire la révision de certaines dispositions des codes de la commune et de la wilaya «afin d’améliorer la gestion des collectivités locales», qu’il a considérées comme des «parlements locaux». Plusieurs autres chefs de parti ont appelé à un renforcement des prérogatives de l’élu local en lui accordant une «vaste marge de liberté dans la prise de décision en vue de dynamiser les efforts de développement à l’échelle locale» et pour «défendre les droits des citoyens». Les interventions n’ont pas uniquement porté sur un renforcement des prérogatives de l’élu pour une gestion plus efficace des APC et APW, mais, également, sur un rééquilibrage des prérogatives des élus et de celles de l’administration. «Il est nécessaire, aujourd’hui, de restituer les prérogatives à l’élu local et de mettre fin à l’intervention de l’administration pour lui permettre d’assumer comme il faut ses missions et de manière conforme aux aspirations des citoyens», a plaidé le président du Mouvement populaire algérien (MPA), membre de la majorité présidentielle, Amara Benyounès, qui a appelé à l’activation du rôle des assemblées locales. Il s’est dit favorable, dans ce cadre, à un transfert de la prérogative de gestion du foncier aux assemblées locales élues pour «promouvoir l’investissement». Le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, s’est prononcé, pour sa part, en faveur d’une décentralisation «progressive» et «équilibrée», estimant, qu’il était «impératif» de trouver un équilibre entre deux souverainetés, à savoir celle du mandat électif et populaire et celle de l’administration et des commis de l’Etat. Le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, et le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, ont appelé à la suppression de la «tutelle» de l’administration sur les assemblées locales. Il est à rappeler qu’un projet de loi sur les collectivités territoriales, qui devrait réunir les codes communal et de wilaya en un seul texte juridique, est en préparation, dans l’objectif de réaliser davantage de décentralisation et de libération des initiatives locales et de conférer plus de prérogatives à l’élu. C’est dans cette perspective qu’un projet de loi sur la fiscalité des collectivités locales est en préparation aussi pour permettre une décentralisation fiscale, à même de doter ces collectivités davantage de moyens, dans une conjoncture marquée par la contraction des ressources financières disponibles. Cette première semaine de campagne a été marquée, en outre, par des appels aux électeurs à exercer le pouvoir souverain de choisir leurs représentants au sein des assemblées élues, à une participation massive au scrutin et au rejet du boycott, la volonté populaire devant impérativement s’exprimer par l’acte de voter. «Les critiques et les dénonciations ne servent à rien, ce qui, réellement, peut changer la situation c’est l’acte de voter», a observé le chef du MSP. Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a exhorté les électeurs à se rendre en masse aux urnes, soulignant qu’une «Algérie forte implique l’édification d’institutions fortes et proches du citoyen». Ces premiers jours de campagne ont été marqués aussi par des appels à la moralisation de la vie politique et au dialogue entre les forces politiques.