Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a relevé, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé, hier, que le projet de loi de finances pour 2018, apportera les moyens nécessaires à la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement adopté par le Parlement.
Le chef de l’Etat a insisté, à ce propos, sur le dynamisme dont devra faire preuve le gouvernement pour traduire son plan d’action en résultats concrets continus autant pour répondre aux attentes sociales des citoyens, mais aussi pour accroître la croissance, la création d’emplois et la diversification de l’économie nationale.
Se référant à l’augmentation substantielle du budget d’équipement pour 2018, le Président Bouteflika a relevé que cette situation dictée par des circonstances objectives devra être une exception, et que l’acheminement graduel vers l’équilibre des finances publiques devra être reflété dès l’année prochaine, à travers une baisse du budget de l’Etat qui sera inscrit dans le projet de loi de finances pour 2019. Le président de la République a également demandé au gouvernement de diligenter l’élaboration du texte réglementaire par lequel sera institué un mécanisme indépendant de suivi des emprunts du Trésor public auprès de la Banque d’Algérie, ainsi que du suivi de la mise en œuvre des réformes structurelles économiques et financières devant permettre un retour rapide à l’équilibre des comptes publics et de la balance des paiements extérieurs. Rappelons que ce mécanisme indépendant fera régulièrement rapport au chef de l’Etat.
Par ailleurs, le Président Abdelaziz Bouteflika s’est félicité de la mobilisation des travailleurs à travers l’UGTA ainsi que du patronat public et privé pour concourir efficacement à l’intensification du processus national de développement, un effort qui est plus que jamais indispensable pour que l’Algérie transforme ses difficultés financières actuelles en motif de nouveau sursaut national vers plus de progrès économique et social.
La loi de finances 2018 qui a été adoptée par le Conseil des ministres, affiche 6521 milliards de dinars en recettes et près de 8628 milliards de dinars en dépenses. Le déficit global du Trésor public s’élèvera ainsi à 9 % du Produit intérieur brut contre plus de 14 % pour l’exercice 2016. De plus, ce déficit budgétaire doit être appréhendé dans le cadre d’une double réalité. Il s’agit, a-t-on expliqué, de la volonté des pouvoirs publics d’entamer dès cette année, le retour à l’équilibre budgétaire dans moins de cinq ans, volonté qui se reflète, notamment au niveau du budget de fonctionnement qui s’élèvera à 4584 milliards de dinars, en baisse de 7 milliards de dinars par rapport à l’exercice en cours. A ce titre, le Conseil des ministres a décidé de lever le gel sur des réalisations socio- éducatives mises à l’arrêt du fait de difficultés de trésorerie, ainsi de la nécessité pour l’Etat de procéder au règlement des dettes qu’il a accumulées pour les même motifs, envers les entreprises contractantes pour des réalisations ou des fournitures de biens et de services. Ces réalités ont pour conséquences une hausse exceptionnelle du budget d’équipement proposé pour 2018.
Ainsi, les autorisations de programme retenues pour l’année prochaine s’élèvent à 3170 milliards de dinars (contre 1397 milliards de dinars pour l’exercice en cours). Les crédits de paiements inscrits pour 2018 s’élèvent à 4043 milliards de dinars (contre 2291 milliards de dinars pour l’année en cours), alors que les allocations prévues pour le budget d’équipement couvrent notamment la relance des projets gelés dans les secteurs de l’éducation nationale, de la santé, et des ressources en eaux, ainsi qu’un effort plus soutenu en direction du développement local. Le budget d’équipement de l’année prochaine contient également une provision de 400 milliards de dinars pour le remboursement des entreprises locales et étrangères qui détiennent des créances sur l’Etat et ses démembrements. Il importe de relever aussi que le budget proposé pour l’année prochaine comprend 1760 milliards de dinars alloués aux transferts sociaux, montant en hausse de près de 8% par rapport à 2017, et qui est destiné notamment, aux soutiens aux familles, à l’habitat, à la santé, ainsi qu’aux subventions des prix des produits de première nécessité, à savoir les céréales, le lait, le sucre, et les huiles alimentaires.
Dans sa partie législative, le projet de loi de finances pour 2018 introduit plusieurs mesures nouvelles de modernisation de la législation fiscale et d’adaptation de son contenu aux réalités financières du pays, parmi lesquelles, l’instauration d’un impôt sur la fortune. En outre, le projet contient plusieurs dispositions en faveur des citoyens parmi lesquelles, la bonification intégrale par l’Etat, des crédits bancaires levés par l’AADL pour financer la réalisation de 120 000 logements de location vente, ainsi que le rétablissement de la subvention aux prix de l’orge fourni aux éleveurs pour l’alimentation du bétail.