14ème semaine de marches estudiantines à travers le pays : Les jeunes  attachés aux revendications du Hirak

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Algerie: 28.05.2019 Nouvelle marche des étudiants quatorzième journée hebdomadaire de mobilisation des étudiants contre le pouvoir à Alger, la quatrième fois depuis le début de Ramadhan, ils marcheront, nombreux, comme chaque mardi depuis le 22 février pour reclamer le départ du système et l’organisation d’une véritable transition démocratique

 

La 14ème semaine de marches estudiantines a été  marquée mardi à travers le pays par des appels à un changement radical du  système de gouvernance, le rejet de l’élection présidentielle du 4 juillet,  ainsi que l’exigence de comptes à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de l’argent public.

Les milliers de jeunes manifestants ont également exprimé de manière  pacifique leur attachement à l’unité du peuple, mais aussi au « lien fraternel » qui lie le peuple à l’armée, scandant les slogans habituels : « Yetnehaw ga3 » (Qu’ils partent tous), « Djeich chaab khawa khawa » (Armée-peuple, frères) et « Silmiya silmiya » (pacifique, pacifique). Ainsi, chaque mardi en dépit des conditions de fortes chaleurs et de  jeûne, les étudiants insistent à réitérer leur attachement aux revendications qu’expriment chaque vendredi des milliers d’Algériens dans les rues, dans le cadre de la dynamique populaire du 22 février dernier. Dans l’ouest du pays, des centaines de jeunes ont pris part à des marches et à des rassemblements, avec comme revendications le changement radical du  système et la consécration d’un régime démocratique. Ils ont scandé des slogans et brandi des banderoles réclamant « le départ de tous les symboles du système », « la désignation d’un gouvernement formé de compétences nationales » et « le report de l’élection présidentielle » afin que le scrutin puisse se dérouler dans des conditions de transparence et de démocratie. Dans certaines wilayas, telles que Mostaganem, les enseignants se sont  joints aux étudiants, ne ratant pas ce rendez-vous hebdomadaire pour réitérer leur attachement aux revendications du mouvement populaire et le rôle pionnier que doivent jouer les intellectuels dans cette phase particulière que traverse le pays. Les universitaires de l’Est du pays ont également organisé des marches pacifiques pour appuyer les revendications du Hirak, exprimer leur rejet de la présidentielle du 4 juillet et appeler au départ des trois B (Bensalah,  Bedoui et Bouchouareb). Ils ont exigé aussi des comptes à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de l’argent public, des élections libres et sous le contrôle populaire, l’application de la justice et de la loi, appelant à la désignation de personnalités consensuelles pour diriger la période de transition. Les étudiants affichaient des slogans comme : « exiger des comptes aux corrompus » et « yatnahaou gaâ » (qu’ils partent tous). Dans le centre du pays, une imposante marche ayant regroupé, en plus des  étudiants, des enseignants, des avocats mais également des employés de plusieurs secteurs, a été organisée pour réitérer les revendications politiques appelant au départ de toutes les anciennes figures du système et rejetant l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. Parallèlement aux marches estudiantines à Tizi-Ouzou, les robes noires ont répondu à l’appel de leur ordre local pour réitérer leur engagement dans la dynamique populaire en cours depuis février dernier. Dans le Sud du pays, aucun mouvement de protestation n’a été enregistré en  raison des conditions climatiques particulières caractérisant la région. Néanmoins, un débat scientifique a été organisé en plein air par un groupe d’enseignants au pôle universitaire-2 d’Ouargla, dans le cadre d’une série de rencontres pour l’accompagnement du Hirak, à l’initiative de l’antenne locale du Conseil national des enseignants du supérieur.

« Nous marcheront jusqu’à ce que le changement  intervienne »

 

Des centaines d’étudiants ont organisé, hier,  une marche pacifique à Alger pour soutenir les revendications du hirak  populaire appelant à une rupture avec le régime politique et le départ de  ses symboles. En dépit des températures élevées et des contraintes du jeûne, les  étudiants se sont rassemblés, à l’instar des autres semaines, près de la place de la Grande poste et à l’entrée principale de l’Université Benyoucef  Benkhedda (Faculté centrale) au milieu d’un dispositif de sécurité « renforcé » par rapport aux précédentes marches, scandant l’hymne national à travers des haut-parleurs faisant distinguer cette marche des précédentes. Rejoints par leurs camardes des différents instituts et facultés, les  étudiants qui arboraient l’emblème national, ont tenté de se rendre à la place des martyrs mais ont été empêchés par les forces de sécurité. De même qu’ils ont été empêchés d’accéder au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), toutes les entrées des principales rues jouxtant la place  de la grande poste ayant été bloquées. Ils ont été contraints de parcourir la rue Pasteur avant de rejoindre la place de la Grande poste. Les étudiants ont scandé des slogans appelant au départ du régime politique et de ses symboles, insistant sur l’impératif du départ des trois B (Bensalah, Bedoui et Bouchareb) et brandi des banderoles affirmant leur  attachement à poursuivre les marches tous les mardis et vendredis: « pas de soumission pas de retour », » nous marcheront jusqu’à ce que le changement intervienne », « le peuple est la source du pouvoir » et « Une Algérie libre et démocratique ». Les étudiants ont également scandé plusieurs slogans réitérant leur position rejetant la présidentielle du 4 juillet prochain à l’instar de  « élection du 4 juillet: un non évènement qui n’interviendra pas », « élection du 4 juillet: reconduction du système avec de nouvelles têtes » et brandi des banderoles contre le gouvernement de Bedoui, appelant ce dernier à « se retirer pour l’organisation d’élections régulières et transparentes ». « L’Algérie demande à ses enfants l’unité du rang et de l’objectif », « la mission de notre armée est de protéger notre pays » figurent parmi les  slogans des étudiants qui ont appelé à l’autonomie de la justice et la poursuite de ceux qui ont dilapidé les deniers publics, scandant les noms de certains ministres et anciens responsables. Un imposant dispositif de sécurité a été déployé lors de cette marche, notamment à l’entrée du parc Sofia et à la rue Asla Hocine pour empêcher les étudiants de se rendre au boulevard Zighout Youcef.

Ali. B