Une conférence de deux jours lui sera consacré à Alger – Le développement des zones frontalières, une priorité nationale pour le gouvernement

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Une conférence nationale sur l’aménagement et le développement des zones frontalières se tiendra aujourd’hui et demain à Alger sous l’égide du ministère de l’Intérieur, des Collectivités et de l’Aménagement du territoire avec pour objectif, la mise en œuvre de la stratégie nationale dans ce domaine.

Cette rencontre de deux jours enregistrera la participation de 400 délégués de différentes institutions et organismes nationaux, des experts algériens et étrangers ainsi que les walis et walis-délégués et des responsables centraux des différents ministères. La conférence a pour but de vulgariser la stratégie nationale en matière d’aménagement et de développement des zones frontalières et des espaces géostratégiques et de mettre en œuvre cette stratégie déclinée sous forme de plans-programmes à travers les études d’aménagement et de développement des zones frontalières de manière concertée, dans une vision multisectorielle et transfrontalière. Cette stratégie permettra aussi de dégager un programme spécial de développement des zones frontalières, tout en veillant à la mise en cohérence des actions de développement des zones frontalières déjà initiées au niveau local. La rencontre qui sera couronnée par des recommandations, se déroulera en deux ateliers techniques ayant pour thèmes l’organisation spatiale et la mise à niveau socio-économique durable des territoires frontaliers et la gouvernance et les perspectives de développement transfrontalier. Le ministère de l’Intérieur rappelle que la politique nationale de développement des zones frontalières s’inscrit dans le nouveau contexte institutionnel du pays qui est marqué par l’adoption par les pouvoirs publics du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) à l’horizon 2030 (Loi 10–02 du 29 juin 2010), confirmant que chacune des parties du territoire national, y compris les zones frontalières, est un élément de notre patrimoine et nous devons reconnaitre à chacune d’entre elles le droit de se développer et de prospérer, dans le cadre d’une stratégie globale et maîtrisée. Cette stratégie est confortée par l’importance accordée à ces espaces par la loi 16-01 du 6 mars 2016 portant révision constitutionnelle, laquelle précise qu’en aucun cas, il ne peut être abandonné ou aliéné une partie du territoire national. Dans le même contexte, le Plan d’action du gouvernement du mois de septembre 2017 pour la mise en œuvre du Programme du président de la République prévoit pour les bandes frontalières un effort accru de développement, notamment pour la création d’emplois et de revenus. En ce sens, la politique nationale d´aménagement du territoire englobe l’ensemble des stratégies et actions qui visent la répartition adéquate de la population, des activités économiques et des infrastructures, en tenant compte des spécificités des territoires et en veillant à assurer dans le cadre du développement durable, l’équilibre, l’équité et l’attractivité de l’ensemble des espaces du territoire national. L’enjeu de cette politique n’est donc pas d’accompagner les territoires les plus dynamiques en structurant leur dynamisme, mais également et surtout en veillant à l’intégration des espaces les plus enclavés qui accusent un retard dans leur développement. Selon le ministère de l’Intérieur, les pouvoirs publics attachent une importance capitale à ces zones d’où la nécessité de la mise en place de programmes spécifiques de développement socio-économique, visant l’amélioration des conditions de vie de leur population et de leur permettre de s’inscrire efficacement dans la dynamique économique nationale et de s’ouvrir efficacement dans les échanges transfrontaliers. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui avait affirmé récemment, lors d’une visite à la capitale tunisienne, que l’enjeu d’aujourd’hui est le développement des zones frontalières qui jouissent de l’attention et de l’appui du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ajoutant que ces zones nécessitent un intérêt particulier au vu de leurs spécificités par rapport aux autres régions communes algéro-tunisiennes. Il a souligné, dans ce sens, que le développement doit englober toutes les aspects d’une vie décente pour les populations de ces zones et leur désenclavement à partir de la mise en place des infrastructures de base qui ouvrent la voie à la construction des grandes infrastructures socioéconomiques. A ce propos, le ministre de l’Intérieur a indiqué que l’aménagement de la bande frontalière commune est à même d’impacter positivement les déplacements des personnes en leur permettant de bénéficier des services mutuels, notamment dans les domaines sanitaire, touristique et éducatif. Il a cité, en outre, la facilitation de la coordination et de l’échange d’assistance entre les corps de la protection civile en cas de catastrophes naturelles dans l’un des deux pays et la garantie de plus d’efficacité aux services sécuritaires face aux différentes formes de criminalité dans la bande frontalière commune. Evoquant l’enjeu sécuritaire dans les zones communes entre les deux pays, le ministre s’est félicité des résultats enregistrés dans ce domaine grâce à la coordination étroite et à l’action commune entre les dispositifs sécuritaires des deux pays, affirmant que la sécurité de l’Algérie et celle de la Tunisie sont intimement liées. Le ministre de l’Intérieur s’est dit également profondément satisfait des résultats positifs et acquis réalisés dans le cadre des discussions entre les corps de sécurité des deux pays, rappelant la signature d’un accord sécuritaire, le 19 mars 2017, définissant les axes majeurs de coopération entre les deux parties en exhortant les deux parties à la conjugaison des efforts et à l’échange d’expériences et d’expertises pionnières en matière de lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Dans le même sillage, le ministre a évoqué également les acquis en matière de coopération décentralisée entre collectivités territoriales algériennes et tunisiennes, à travers la signature de plusieurs conventions entre les capitales des deux pays et entre les wilayas frontalières visant le noble objectif du développement de ces régions aux différents plans social, économique, culturel, touristique et bien d’autres. M. Bedoui a exprimé le vœu de voir les experts et walis aboutir à des mesures et solutions pratiques à même de booster le développement au niveau des régions frontalières, un développement touchant différents domaines et prenant en compte les spécificités de chaque région.

T.Benslimane