SNPSP: Le Dr Lyès Merabet appelle à l’ouverture de structures spéciales de santé et autres

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Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Mérabet, a plaidé, pour l’ouverture de structures de santé exclusivement dédiées à la Covid-19 et l’exploitation d’autres en dehors du secteur, insistant sur le «renforcement» des moyens de protection des professionnels de la santé.»

Il y a lieu de revoir plus sérieusement et plus rapidement la manière de prendre en charge l’évolution de la pandémie du Coronavirus, à travers l’ouverture de structures hospitalières spécialement dédiées à la Covid-19. Actuellement, tous les services affichent complet, y compris en soins intensifs où nous avons du mal à placer les malades», a déclaré le Dr Merabet, sur les ondes de la Radio nationale. En sus de consacrer des structures de santé à la prise en charge de cette pandémie, ce dernier a réitéré son appel pour «l’exploitation d’autres espaces», en dehors du secteur de la santé, citant l’exemple du Palais des expositions (Safex) à Alger, tout en préconisant également des «lieux de confinement» des personnes contaminées afin de les «isoler» du reste de la population et «casser ainsi la chaîne de transmissions». «Nous pouvons aller rapidement dans ce sens, tant que nous avons les moyens et le temps», a-t-il recommandé, rappelant les expériences positives menées par certains pays étrangers au début de l’apparition de la pandémie mondiale. Tout en soulignant que cette mesure assurerait «en même temps, un confinement pour le personnel de la santé», le Dr Merabet a ajouté que cette option permettrait également «la prise en charge des autres besoins en soins et que les contaminations en hausse au Coronavirus ne cessent de greffer». «Il y a une instruction pour dégager d’autres structures en dehors des hôpitaux, comme les polycliniques, afin de les consacrer à la prise en charge du Coronavirus. Cela n’est pas suffisant en raison de la saturation de ces structures et ne fera que compliquer le travail des professionnels de la santé, tout en pénalisant les malades», a-t-il expliqué. Tout en regrettant des «demi-mesures qui ne répondent pas convenablement aux besoins», il a, par ailleurs, déploré «l’absence du concours des citoyens» dans la lutte contre la propagation du virus, en raison du non-respect des mesures-barrières sans cesse recommandées, appelant ces derniers à «déclarer obligatoirement» leur positivité éventuelle dans leur entourage.

10 000 contaminations parmi les blouses blanches Abordant la situation des professionnels de la santé face à la recrudescence des cas de contaminations, le Dr Merabet qualifie ces derniers de «victimes collatérales» de la situation actuelle, assurant que le nombre des contaminations parmi leurs rangs se situe autour de 10 000 cas. «Il y a un mois, nous avions recensé entre 8000 à 8500 cas d’infections dans les secteurs public et privé. Aujourd’hui, nous en sommes facilement à quelque 10 000 cas, parmi lesquels 136 décès dont 116 dans le corps des praticiens médicaux», a-t-il détaillé, avant de relever que le corps médical fait face, depuis 3 semaines, à «une pression continuelle et terrible». Par conséquent, il a préconisé que «la priorité des priorités est le renforcement des moyens de protection» du personnel de la santé, faisant observer «un relâchement» constaté, à plusieurs niveaux, à la faveur de l’amélioration de la situation épidémiologique et ce, «y compris» s’agissant de la protection des blouses blanches. Et de plaider, à ce propos, pour le dépistage de l’ensemble du corps médical de sorte à «identifier le personnel atteint, d’une part et à empêcher d’autres contaminations par ce dernier, aussi bien en milieu professionnel que familial, d’autre part, a-t-il argumenté, notant que les soignants constituent «un facteur de propagation» du virus. Tout en recommandant, en outre, un «dépistage ciblé» du reste de la population, le président du SNPSP a défendu l’implication de la Sécurité sociale dans la prise en charge des tests de dépistage de la Covid-19, avant de remettre en cause, par ailleurs, l’éthique et la pratique médicale de «certains laboratoires privés».

Yasmine D. / Ag.