Résolution des crises, dialogue et non-ingérence…: La doctrine sacrée de la diplomatique algérienne réaffirmée

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La doctrine sacrée et consacrée de la diplomatie algérienne et son rôle dans la résolution des crises par la voie du dialogue, tout en plaidant pour la non-ingérence dans les affaires internes des pays, ont été réaffirmés ces derniers temps par plusieurs hauts responsables de l’Etat qui n’ont pas manqué également de mettre l’accent sur les principes cardinaux qui guident l’action diplomatique algérienne.

Pour ainsi dire, l’Algérie veut redynamiser le rôle de sa diplomatie parallèlement aux efforts menés par les forces de l’ANP  en vue de sécuriser nos frontières. Ceci d’autant que l’Algérie est devenue un exemple à suivre dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et en matière de maîtrise totale de la sécurisation de ses frontières contre tous les dangers et toutes les menaces d’où qu’elles viennent, et ce, conformément à la stratégie globale et intégrée adoptée. Récemment, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait indiqué, au sujet de la crise en Libye, que l’action militaire ne pourra guère aboutir à la résolution de ce conflit, soulignant que «seule une solution politique négociée et acceptée par l’ensemble des protagonistes est à même de rétablir la paix dans ce pays». Il a ajouté qu’il appartenait dès lors aux Libyens d’engager dans les meilleurs délais, un processus inclusif de réconciliation nationale, comme cadre indispensable devant mettre un terme à la division et aboutir à l’objectif ultime de l’organisation d’élections transparentes sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU. M. Boukadoum avait soutenu que la tenue de ces élections, dont les résultats devraient être respectés par toutes les parties prenantes, «contribuerait à l’instauration d’un climat de confiance et à la mise en place d’institutions gouvernementales démocratiques pérennes, dont une armée nationale unifiée et seule responsable d’assurer la sécurité du pays». Il avait, par la même occasion, rappelé que «l’Algérie, qui a toujours encouragé les frères libyens à s’engager sur la voie du dialogue inclusif et de l’entente nationale, est convaincue que les parties libyennes sauront faire montre de sagesse pour dépasser leurs différences et faire prévaloir les intérêts nationaux suprêmes». Il faut dire à ce propos que le renforcement de l’action diplomatique, en privilégiant une démarche fidèle aux fondements de l’Etat algérien, à savoir la voie du dialogue pour le règlement des conflits et crises régionales, a été le cheval de bataille du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis son accession à la magistrature suprême du pays. La diplomatie algérienne a marqué sa présence dans les efforts de règlement de nombreux conflits en Afrique, notamment dans la région, comme la Libye, le Mali et le Sahara occidental, en participant à des sommets internationaux ou en échangeant directement avec les acteurs concernés.

Il s’agit pour l’Algérie de reconquérir la place qui a toujours été la sienne En janvier dernier, le président Tebboune avait participé à la Conférence de Berlin sur la Libye. Une rencontre, tenue à l’initiative de la chancelière allemande, Angela Merkel, au cours de laquelle le président algérien avait mis l’accent sur le rôle joué par ce qu’il a qualifié «d’ingérence négative» dans la recrudescence de la violence en Libye, appelant la communauté internationale, notamment les membres du Conseil de sécurité,  à assumer leurs responsabilités  pour assurer la paix et la sécurité dans ce pays, tout en respectant son intégrité nationale et sa souveraineté territoriale. L’Algérie a également participé, par visio-conférence, à la 75e session ordinaire de l’Assemblée générale (AG) de l’Organisation des Nations unies, tenue en septembre dernier.

Réagissant aux annonces de normalisation avec Israël faites par les Emirats et Bahreïn, Abdelmadjid Tebboune a exprimé son soutien au peuple palestinien et son droit à l’autodétermination Concernant la situation au Mali, le président Tebboune a appelé au respect de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, issu du processus d’Alger qui, selon lui, «demeure le cadre idoine pour relever les défis de la gouvernance politique et du développement économique dans ce pays». C’est le même cadre qui fut d’ailleurs prôné lors du dernier  Sommet africain sur «Faire taire les armes» pour le règlement de la crise malienne. «Le processus d’Alger» désigne les négociations menées, en 2015, dans la capitale algérienne entre des représentants de la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad. Négociations qui ont donné lieu à la signature d’un accord de paix au mois de mai de la même année, à Bamako. Réagissant aux annonces des normalisations avec Israël faites par les Emirats et Bahreïn, Abdelmadjid Tebboune a exprimé son soutien au peuple palestinien et son droit à l’autodétermination. Quelques mois plus tard, le chef de la diplomatie algérienne participera aux travaux de la 21e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA). Une rencontre tenue, en visioconférence,  quelques semaines seulement après la reprise des affrontements armés, le 13 novembre dernier, entre le régime marocain et le Front Polisario.

Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de Hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie du Covid-19, auront eu pour leurs frais «Face aux graves développements  de la situation au Sahara occidental, notre organisation continentale, qui a joué un rôle constructif dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien, ne peut pas rester en marge», a-t-il déclaré, exhortant l’UA à prendre pleinement ses responsabilités.  Une position qui a porté ses fruits puisque le dossier du Sahara occidental, géré depuis 2018, par trois pays africains (Troïka) a été repris, en décembre, par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, comme le souhaitait l’Algérie. Les efforts déployés par la diplomatie algérienne n’ont pas manqué d’attirer l’attention des observateurs les plus avertis. Ainsi, dans son édition d’octobre dernier, le mensuel d’analyse politique, économique, sociale et culturelle Afrique-Asie a parlé du «grand retour de l’Algérie sur la scène internationale». «Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de Hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie Covid-19, auront eu pour leurs frais», indique le mensuel dans un dossier consacré à l’Algérie. L’article a rappelé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé, après son investiture à la tête de la magistrature suprême, la mise en œuvre des réformes structurelles qu’il avait inscrites dans son programme de campagne, surtout la révision de la Constitution, affirmant que désormais «la machine à réformer est en marche». L’Algérie présente actuellement sur plusieurs fronts diplomatiques entend occuper de nouveau sa position de pays incontournable sur le plan régional, dont la diplomatie brille à l’échelle internationale La politique adoptée par le président de la République accorde une importance particulière au volet économique de la diplomatie. C’est ainsi que dès le mois de février, le président a annoncé la création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (Aldec), un organisme   à «vocation africaine», dédié au renforcement de la coopération entre l’Algérie et les pays voisins, notamment ceux de la région du Sahel. Toujours sur le plan africain, des discussions ont été engagées entre l’Algérie et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au sujet des possibilités de coopération sur les plans économique et commerciaux mais également sécuritaire et politique. L’Algérie présente actuellement sur plusieurs fronts diplomatiques entend occuper de nouveau sa position de pays incontournable sur le plan régional et dont la diplomatie brille à l’échelle internationale. L’Algérie a participé activement à divers niveaux à tous les efforts en faveur d’une solution politique à la crise libyenne, a-t-il encore soutenu, citant, dans ce cadre, son initiative, en mai 2014, pour la création du mécanisme des pays voisins de la Libye, qui a tenu sa première réunion à Alger, ainsi que les différents cycles de dialogue qu’elle a abrités depuis mars 2015 entre les dirigeants des partis politiques libyens dans le cadre des processus de dialogue, supervisés par l’ONU. Mettant en avant la position équidistante de l’Algérie dans le conflit, il a évoqué ses efforts pour le rapprochement des vues et l’établissement de passerelles de communication avec tous les acteurs en plus de ses appels incessants à faire prévaloir la sagesse et à favoriser le processus pacifique pour le règlement de la crise, option qui demeure la seule à même de garantir l’unité du peuple libyen et le respect de sa souveraineté, loin de toute ingérence étrangère.

  1. Benslimane