Relation avec la clientèle: La Banque algérienne exhorte les banques à respecter leurs obligations

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La Banque d’Algérie a adressé février dernier une note aux banques déterminant les limites des prérogatives à ne pas dépasser et les exhortant à « respecter leurs obligations légales ».

A travers cette instruction, la Banque d’Algérie (BA) tente de clarifier la situation sur la relation et dresse une « frontière imperméable » entre la collecte des ressources et le renseignement financier.

Selon le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, qui intervenait mardi  lors des travaux d’un symposium sur la place financière algérienne et les produits bancaires cette instruction permettait aux banques de se libérer de la  contrainte de du renseignement financier.

Il informera que la collecte des ressources, « devrait être l’objectif essentiel des banques » alors que le renseignement financier doit être « du ressort exclusif des instances concernées et non pas une prérogative des  banques ».

Les banques ont été, d’après ses dires amenées à procéder à cette action faute de  la loi anti-corruption. Mohamed Loukal, qui s’exprimait devant les participants, en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a estimé qu’ « en voulant développer du zèle dans la loi sur la lutte anti-blanchiment », « le système bancaire » s’est retrouvé à aller à l’encontre de « cette loi ».

Cette situation, explique-t-il, a empêché les banques d’accomplir les tâches qui leur sont destinées. Les banques se sont donc retrouvées à « interroger leurs clients sur l’origine des fonds et l’objet de leurs opérations » au lieu de se focaliser sur la collecte de l’épargne, selon Loukal.

Donnant l’exemple, le gouverneur informe que si un client d’une agence depuis 20 vend son bien immobilier et qu’il se présente à sa banque avec son « chèque pour le verser dans son compte, on lui demande l’objet de l’opération ». Pour Loukal cette dérive n’a pas lieu d’être car touchant «  pratiquement à la dignité du client ».

Loukal saisira cette occasion pour « inviter les  banques à développer un programme en matière d’agressivité commerciale ». Une action qui aura pour objectif de « récolter le maximum de la masse fiduciaire qui se trouve en dehors du circuit bancaire ».

En effet, « la circulation fiduciaire, hors banques, représente une certaine proportion de la masse monétaire ». Sur une masse monétaire en circulation de « 14.000 milliards de dinars (mds de DA), il y a 4.780 mds de DA qui n’intègrent pas le circuit bancaire dont 1.500 à 2.000 mds de DA thésaurisés chez des particuliers et le reste irrigue le marché informel » informait Loukal fervrier dernier lors de sa présentation des rapports de la BA sur les évolutions financières et  monétaires en 2016 et en 2017.

Cette situation, avait-il déclaré, « montre clairement la nécessité que les banques commerciales  introduisent la collecte de ces ressources considérables circulant hors les  banques comme étant une priorité ».

Ceci dit le montant de la monnaie fiduciaire a baissé à « 4.675 mds de DA à  fin 2017 contre 4.780 mds de DA à fin septembre 2016 ». En en dépit de ce recul, la mobilisation des ressources financière relève de l’intérêt général notamment en ces temps difficiles que traverse le pays et au nombre des projets retenus pour la diversification de l’économie.