Plan d’action : Ouyahia passe à l’offensive

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Les risques induits par la situation financière du pays sont fortement soulignés dans le texte. Ils sont «un déficit commercial de plus de 20 milliards de dollars en 2016 et un déficit continu de la Balance des paiements de plus de 26 milliards de dollars pour la même période que les réserves de change situées à 105 milliards ne peuvent couvrir.

La situation des finances publiques «est préoccupante». Il est mentionné dans le texte que le budget de l’Etat, «dans la situation actuelle, l’année 2017 sera clôturé avec des difficultés réelles, alors que l’année 2018 s’annonce plus complexe encore». il en résulterait, si rien n’est fait : «une incapacité à assurer la dépense publique, avec des conséquences économiques, sociales et même politiques périlleuses pour le pays» avec «une perte de souveraineté économique, commençant par un recours massif à l’endettement extérieur». Les propositions d’Ahmed Ouyahia sont : une démarche budgétaire destinée à restaurer, à moyen terme, l’équilibre des finances publiques.

Sa feuille de route comprend : une réforme de l’administration fiscale pour améliorer les recouvrements, la mise en place de la fiscalité locale, une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, une rationalisation des dépenses publiques, limitant les dépenses de fonctionnement au maximum, au niveau des recettes de la fiscalité ordinaire uniquement et une réforme de la politique des subventions publiques. Quant aux moyens, il est fait recours à la mobilisation d’un financement interne non conventionnel durant cinq ans qui «consiste pour le Trésor public à emprunter directement auprès de la Banque centrale, afin de permettre aux Pouvoirs publics d’éviter un effondrement de l’économie, et de maintenir la dynamique de la croissance», pour cela, la Banque d’Algérie doit créer de la monnaie. Ceci, en plus de la mise en pratique de décisions politiques portant sur la rationalisation des dépenses publiques «en vue de la restauration de l’équilibre budgétaire».

D’autres instruments sont par ailleurs mentionnés dans le texte comme, agir sur la dépense publique, en optant pour une programmation pluriannuelle, canaliser les ressources financières crées «exclusivement vers le budget d’investissement de l’Etat», poursuivre la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat de sorte qu’elles soient à terme, couvertes par la seule fiscalité ordinaire et rationaliser les dépenses publiques de subventions au profit de la population. Ce qui équivaut à la levée de certaines subventions voir un ciblage de ces dernières et dont la décision sera prises en commun accord avec les partenaires socio-économiques du gouvernement.

Une politique étrangère basée sur une diplomatie dynamique, contribuant à la paix et la défense des causes justes

Le Plan d’action du gouvernement accorde une place privilégiée à la politique étrangère de l’Algérie, axée sur la «poursuite d’une diplomatie dynamique», mettant l’accent sur l’«affirmation de la souveraineté du pays, la contribution à la paix, la défense des causes justes, la promotion de la fraternité et le développement de relations de coopération».   «La promotion de la place et du rôle de l’Algérie dans le monde, demeureront une mission permanente du gouvernement sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec comme constante: l’affirmation de la souveraineté du pays, la contribution à la paix et à la sécurité internationale, la défense des causes justes des peuples qui luttent et militent pour le recouvrement de leur droits fondamentaux», précise, notamment le document portant Plan d’action du gouvernement qui sera bientôt présenté par le Premier ministre devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Le document mentionne dans le même contexte, «la promotion de la fraternité, de l’amitié, de la coopération et du bon voisinage dans nos espaces d’appartenance ainsi que le développement de relations de coopération avec nos partenaires sur la base d’intérêts partagés et la promotion des intérêts économiques à l’étranger». La Plan d’action consacre, en outre, des chapitres à la politique étrangère «au niveau du Maghreb», «Dans le reste du monde arabe», «Au Sahel», «Au sein de la communauté islamique», «Dans l’espace méditerranéen», «Avec l’Union européenne» et «Avec le reste de la communauté internationale».

Pour ce qui est du Maghreb, lit-on dans la programme du gouvernement, l’Algérie demeurera engagée pour la construction de l’Union du Maghreb arabe, tout en continuant également de soutenir les efforts de l’ONU pour une «solution juste et définitive à la question du Sahara occidental débouchant sur l’autodétermination du peuple de ce territoire». Dans le même chapitre, il est également évoqué l’appui continu de l’Algérie aux efforts du représentant spécial de l’ONU pour la Libye, en vue d’«une rapide restauration de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale au profit du peuple libyen frère, dans la préservation de l’intégrité territoriale, de l’unité et de la souveraineté nationale de ce pays».

Au plan bilatéral, au niveau du Maghreb, l’Algérie poursuivra l’édification de relations de dialogue, de fraternité, de solidarité, de coopération et de bon voisinage, des «relations qu’elle espère voir s’élargir à tous ses voisins maghrébins, dans le respect de la légalité internationale».

Pour ce qui est du monde arabe, le document souligne que l’Algérie demeurera «engagée pour le renforcement de l’unité, et de l’action arabe commune», notamment au sein de la Ligue arabe. «L’Algérie ne ménagera également pas son concours pour le règlement des conflits et des tensions au sein de la nation arabe, dans le respect de la souveraineté de chaque Etat et dans la fidélité à ses principes de non ingérence».

«La cause palestinienne demeurera celle de l’Algérie, fidèle à son devoir de solidarité envers le peuple palestinien frère en lutte pour la restauration de ses droits inaliénables à son Etat indépendant et souverain avec El Qods comme capitale». En ce qui concerne le Sahel, l’Algérie réitère sa solidarité avec les pays de la région, en continuant également d’assumer pleinement ses «obligations découlant de l’accord de paix et de réconciliation au Mali».

En outre, l’Algérie, souligne le document, demeurera «activement solidaire» de tous les pays de la région sahélienne dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational, et dans l’édification du développement. Le Plan d’action, ajoute qu’ailleurs en Afrique, l’Algérie «sera toujours active au sein de l’Union africaine, au service de l’unité et de l’intégration du continent», et souligne que dans l’espace méditerranéen, l’Algérie est un pays partenaire dynamique pour la promotion de la paix, du dialogue et de la coopération…», mentionnant, par ailleurs, qu’avec l’union européenne elle continuera à travailler pour la «concrétisation de l’association qu’elle a contracté avec cet ensemble économique», comme elle participera également à «un dialogue politique et stratégique actif…» et cultivera aussi des «relations bilatérales avec les Etats membre de l’UE sur la base de la volonté et de la disponibilité réciproques, et dans le cadre d’intérêts mutuels équitables».

Avant d’affirmer que l’Algérie veillera sur «la protection de ses ressortissants à l’étranger et le resserrement de ses liens avec sa communauté nationale établie à l’étranger», le programme du gouvernement a mentionné que le pays, dans ses relations avec le reste de la communauté internationale, «est attaché à la Charte de l’ONU et à la préservation de la paix et de la sécurité internationales.

L’Algérie sera également un membre actif du Forum mondial contre le terrorisme,             et contribuera aussi au raffermissement de la coopération internationale contre ce fléau».   «Au plan bilatéral, l’Algérie continuera d’entretenir les relations d’amitié traditionnelles, de dialogue et coopération dynamiques qu’elle a nouée avec ses partenaires, sur le continent européen, en Asie et en Amériques», lit-on également dans le document.