Péril en la demeure

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«D’ici trois ans, si nous ne faisons rien, nous n’aurons plus d’argent pour importer quoi que ce soit, y compris les céréales. Nous allons droit dans le mur…». Ce n’est pas un lanceur d’alerte qui milite dans quelque chapelle d’opposition qui fait cette déclaration effrayante, mais le ministre du Commerce lui-même ! Cela signifie que l’Algérie court le grave risque de cessation de paiement et il est fort possible de revenir à ces années 90 quand le FMI dictait ses conditions et imposait des conditions draconiennes. Mais comment en est on arrivé là, à l’incapacité d’honorer nos factures d’ici trois ans ? Nul besoin de sortir d’une grande école ou d’être un expert pour répondre à cette question : nous avons compté essentiellement sur les revenus pétroliers qui caracolaient en haut et qui assuraient une rente régulière que l’on a crue perpétuelle. Avec l’effondrement du prix du baril, ont alors commencé les discours réalistes annonçant une inflation sans précédent, l’épuisement des réserves de change, le gel de nombreux projets… Alors que faire pour éviter une telle triste perspective ? Il y a urgence à relancer les secteurs censés générer de gros dividendes et n’importe quel quidam vous dira que le tourisme, l’agriculture et l’énergie solaire sont les seuls domaines qui sont susceptibles de sauver l’économie nationale. Or, jusqu’à ce jour, nous constatons des déclarations d’intention concernant ces secteurs, quelques vagues propositions de relance et aucune stratégie solide pour atteindre ces objectifs. A titre d’exemple, on nous annonce que quelque 4700 touristes ont visité Tamanrasset cet hiver ! C’est un chiffre dérisoire comparé aux très nombreux visiteurs qui prennent d’assaut le Sud des pays voisins. Quant à l’agriculture et malgré ses gigantesques potentialités, elle reste elle aussi à l’état de projet. Que dire alors de l’énergie solaire quand en même temps on annonce la prochaine exploitation du gaz de schiste par les Américains ? Il faut faire vite, il y a péril en la demeure.