Parkinson: Reconnaître les changements d’humeur comme des composants essentiels de la maladie

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La maladie de Parkinson, bien connue pour ses effets sur les fonctions motrices, s’accompagne également de troubles de la santé mentale et du sommeil. Parmi ces troubles, l’anxiété est une réalité fréquente et souvent négligée. Selon la science, jusqu’à 40 % des personnes atteintes de cette maladie souffrent d’anxiété chronique, souvent sans cause apparente. Cette anxiété peut être déclenchée par l’annonce du diagnostic et l’incertitude entourant les symptômes, mais elle est également un symptôme direct de la maladie, liée aux changements chimiques dans le cerveau. Enfin, des épisodes anxieux peuvent survenir en raison de la baisse d’efficacité des traitements antiparkinsoniens entre deux prises de médicaments.

Une étude récente menée par l’University College London (UCL) a révélé que cette relation fonctionne également en sens inverse : les personnes anxieuses ont un risque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson. L’étude, publiée dans le *British Journal of General Practice*, a suivi une cohorte de 109 435 patients de plus de 50 ans ayant développé de l’anxiété, comparée à un groupe témoin de 878 256 personnes sans anxiété. Les chercheurs ont observé que l’anxiété, ainsi que des symptômes comme la dépression, les troubles du sommeil, et les tremblements, étaient des signes précurseurs possibles de la maladie de Parkinson. Ces découvertes sont cruciales car elles suggèrent que l’anxiété pourrait être un indicateur précoce de la maladie, et non seulement un symptôme secondaire. Le Dr Juan Bazo Alvarez, co-auteur principal de l’étude, espère que ces résultats permettront une détection plus précoce de la maladie et un meilleur traitement des patients. Sa collègue, la professeure Anette Schrag, souligne la nécessité de recherches supplémentaires pour explorer comment l’anxiété précoce est liée à la progression de la maladie de Parkinson. L’anxiété, bien que naturelle, devient problématique lorsqu’elle devient envahissante au point de perturber la vie quotidienne. L’Inserm distingue plusieurs types de troubles anxieux, allant de l’anxiété généralisée aux phobies spécifiques. Amelia Hursey, de Parkinson’s Europe, rappelle que ces recherches mettent en lumière l’importance de l’anxiété comme signe précoce de la maladie, tout en soulignant que cela ne signifie pas que toutes les personnes anxieuses développeront la maladie de Parkinson. Au contraire, elle insiste sur l’importance de comprendre cette anxiété dans le cadre global des symptômes de la maladie pour mieux en saisir les mécanismes sous-jacents.

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