L’entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) a publié un nouvel ouvrage qui se veut un bref témoignage sur la personnalité, le parcours et l’œuvre du défunt Boualem Bessaïh, à l’occasion du premier anniversaire de sa disparition, écrit par le docteur Brahim Romani, cadre supérieur au ministère des Affaires étrangères et compagnon du défunt.
Composé de 328 pages, l’ouvrage « se veut un témoignage rassemblant des informations, des aveux, des faits et des opinions, dicté par le devoir de fidélité à cette figure emblématique, officier supérieur de l’Armée de libération nationale (ALN), diplomate chevronné, fin politique, intellectuel d’exception, écrivain talentueux, poète hors pair, traducteur émérite et historien », tel qu’il est décrit par l’auteur de l’ouvrage intitulé « Boualem Bessaïh: Dix ans passés aux côtés du diplomate, politique et intellectuel ». Dans son ouvrage, l’auteur a veillé à occulter le cadre académique et bibliographique afin d’apporter un témoignage objectif sur le défunt Bessaïh qu’il a côtoyé durant toute une décennie, lorsqu’il était ambassadeur d’Algérie à Rabat (Maroc) et président du Conseil Constitutionnel, outre quatre années de contacts ininterrompus, avant que cet homme d’exception ne rende l’âme. L’ouvrage est scindé en deux parties portant sur deux périodes distinctes de la vie du défunt. Durant la première période, le défunt avait occupé le poste d’ambassadeur d’Algérie à Rabat (2002-2005), où il s’est distingué en tant que fin politique, diplomate chevronné, ambassadeur hors pair ayant maitrisé les rouages de la politique et fervent défenseur des intérêts et de la réputation immaculée de l’Algérie, car considérant « la diplomatie comme devoir et non comme fonction ».
Selon l’auteur, le défunt Bessaïh était l’un des ambassadeurs les plus actifs, occupant une place de choix et respecté par les personnalités influentes sur les scènes politique et culturelle, accordant un intérêt soutenu aux affaires de la communauté nationale établie au Maroc, tout en veillant à encourager l’élite intellectuelle et les jeunes talents parmi la communauté algérienne. Sa mission au Maroc était « compliquée » et sa fin était inévitable, car les efforts de l’Algérie visant à consolider les relations se sont confrontés à la position contradictoire du Maroc. Bessaïh était contraint de regagner Alger, décoré du « grand cordon du wissam alaouite » par le roi du Maroc. Evoquant la deuxième période portant sur la présidence assurée par Bessaïh du Conseil constitutionnel, entre 2006 et 2012, l’auteur a mis en exergue les qualités du défunt, fin diplomate, homme cultivé et politicien émérite, ayant contribué au développement des relations de coopération fructueuse entre le CC et les instances similaires à étranger et valorisé les efforts de l’Algérie dans la consolidation de l’Etat de droit, la promotion des droits et des libertés et la consécration de la démocratie. L’ouvrage énumère à cet effet, les différentes conférences et rencontres internationales lors desquelles l’Algérie a brillé, grâce notamment aux actions et contributions du défunt. Le livre revient sur la dimension culturelle et artistique de cette éminente personnalité pour qui « la politique, la loi, la culture et la littérature constituent des valeurs intrinsèques ». Historien dans l’âme, Bessaïh compte des écrits sur la résistance populaire, les héros du mouvement national, les compagnons d’armes et la lutte de la femme algérienne. Parmi les contributions du défunt dans la poésie populaire et le cinéma, le scénario du film « Epopée du Cheikh Bouamama », dont il est l’auteur.
L’auteur cite également l’ouvrage « l’Algérie belle et rebelle, de Jugurtha à novembre » dans lequel le défunt axe sa devise sur trois points: la Patrie, l’Histoire et la Littérature, outre des contributions et conférences, expliquant que sa carrière politique et diplomatique avait primé sur sa carrière littéraire parce qu’il « n’aimait pas être sous les feux de la rampe ». Le livre comprend des lettres diplomatiques et des photos personnelles inédites classées dans un ordre chronologique, à commencer par la Révolution où il était connu sous le nom de « Si Lamine ». Après avoir rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) en 1957, le défunt a occupé plusieurs postes, notamment à la direction de la documentation et des recherches relevant du ministère de l’Armement et des liaisons générales (MALG), aux côtés de Abdelhafid Boussouf, Houari Boumediène et Abdelaziz Bouteflika. Né en 1962 à Biskra, Brahim Romani docteur en littérature arabe moderne, chercheur universitaire et cadre supérieur au ministère des Affaires étrangères, compte à son actif plusieurs livres en culture, littérature et idéologie. La version française de son témoignage sur Boualem Bessaïh devrait paraitre lors de la prochaine édition du Salon international du livre.