Migrants africains noyés au large d’Oran: Le ministère de l’Intérieur s’explique

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Photo DR

Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, est revenu, ce samedi, dans un communiqué, sur les détails du drame au large de Cap Falcon (côte oranaise), où 15 candidats ont trouvé la mort. Le département de Noureddine Bedoui, a précisé, que 38 migrants clandestins ont quitté, le dimanche 29 avril, les côtes de la ville marocaine de Nador à destination des côtes espagnoles, à bord d’une embarcation pneumatique.

Mais en raison des mauvaises conditions climatiques, l’embarcation a échoué sur les côtes ouest algériennes. «Les autorités publiques ont mobilisé les unités maritimes des gardes-côtes relevant de l’ANP ainsi que les unités de la Protection civile qui ont assuré une intervention rapide dans des conditions climatiques très difficiles, ce qui a compliqué les opérations de sauvetage», a indiqué le communiqué. La mobilisation de grands moyens et équipements, a permis le sauvetage de 19 migrants clandestins.

Il s’agit de 10 Maliens, 6 Sénégalais, 2 Libériens et un de Guinée. Les plongeurs ont réussi à repêcher les corps de 17 noyés originaires de pays africains, alors que deux sont portés disparus, selon les témoignages des rescapés. Ces derniers ont été pris en charge sur place, par les secours en raison de leur état avant leur évacuation vers l’hôpital d’Aïn Turk où ils ont reçu les soins nécessaires. La même source a ajouté que les rescapés ont été transférés au centre des affaires sociales d’Oran où ils ont bénéficié d’une prise en charge totale. Par ailleurs, une enquête a été ouverte par le parquet général d’Oran, «dans le cadre des lois de la République» afin de déterminer les vraies circonstances de ce drame.

«Les investigations supervisées par le parquet se poursuivent, afin d’identifier les rescapés et les victimes qui ne disposaient d’aucun document». Enfin, le ministère de l’Intérieur a exprimé sa solidarité aux familles des victimes ainsi qu’aux représentations diplomatiques des pays d’origine des victimes.

Les rescapés bénéficient d’une prise en charge sanitaire et psychologique

Les 19 ressortissants de pays africains, secourus la semaine dernière, à quelques miles de la plage de Cap Falcon, relevant de la commune d’Aïn El Turk, bénéficient d’une prise en charge sanitaire et psychologique au niveau du centre de «Dar Rahma» à Misserghine (Oran). Les 19 rescapés ont exprimé leur satisfaction quant à la prise en charge psychologique et sanitaire dont ils bénéficient au sein de cet établissement. Certains ont déclaré qu’ils étaient parmi les 38 personnes à avoir pris place à bord d’une embarcation quittant la ville marocaine de Nador pour rejoindre clandestinement les côtes espagnoles. Chacun d’entre eux, ont-ils dit, avait versé la somme de 2.000 euros aux passeurs marocains avant de prendre la mer.

La cheffe du service de solidarité et du mouvement associatif et humanitaire à la Direction de l’action sociale de la wilaya d’Oran, Nassima Tabet, a indiqué que l’état de santé de ces migrants, à leur arrivée au centre, était critique, car «souffrant de traumatismes psychiques et d’une faiblesse aiguë», précisant que «depuis jeudi dernier, leur état s’est nettement stabilisé». La même responsable a indiqué qu’une aile du centre a été réservée à ces ressortissants, âgés entre 20 et 35 ans.

De son côté, le responsable du Comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA), Larbi Benmoussa, a indiqué que dès leur arrivée au centre «Dar Rahma» de Misserghine, les services du CRA leur ont fourni des effets vestimentaires et autres dons. Le service de réunification des familles relevant du CRA s’occupe, quant à lui, des contacts avec les familles de ces rescapés via les réseaux sociaux.