Lu sur Figaro Magazine Alger, la  vielle cité méditerranéenne  » à la  mémoire longue » revisitée

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 Le Figaro Magazine consacre, dans son dernier  numéro paru hier, un carnet de voyage sur Alger, une vielle cité  méditerranéenne « radieuse, envoûtante et éternelle » jouissant d’une  « mémoire longue » où rien « ne s’efface jamais vraiment ».

Ce « retour à Alger » de 10 pages est signé par Guillaume Dieuleveut et  agrémenté par des photos d’Eric Martin que sa caméra n’a pu résister à la  beauté grandeur de cette ville qui se revigore et retrouve sa splendeur à  chaque lever du soleil. Le reportage s’ouvre, comme pour annoncer la bienvenue, avec une photo  sublime prise derrière les « rigoureuses » façades du quai de l’Amirauté  montrant la blancheur éternelle d’El-Djazaïr, la capitale algérienne sous  le regard de la reine Casbah. Très fourni en photos sur les différents quartiers d’Alger, là où la  beauté passe et repasse, le carnet de voyage montre que si tous les chemins  mènent vers Rome, à Alger tous les regards sont attirés, là où on se  trouve, par la « magnifique » baie. Dans la Didouche-Mourad, le journaliste décrit une scène où deux  musiciens, au pied de l’Université d’Alger, chantent le chaâbi, un genre  musical natif de cette ville qui a également donné naissance au mandole, un  unique au monde instrument à corde entre la guitare et le luth. « Entouré d’eux, l’assemblée, en arc de cercle, ignore le vacarme de la  circulation. On écoute presque religieusement la longue musique, les  sonorités envoûtantes qui s’échappent du petit groupe ( ) », écrit le  journaliste en décrivant une des facettes de la vie quotidienne de cette  ville qui n’a jamais tourné le dos à la mer, d’où sont venus ses  envahisseurs et agresseurs. « A Alger, c’est inévitable : chaque pas entraîne le promeneur dans le  tourbillon de l’histoire, l’Antiquité et la moderne, la douloureuse et  l’oubliée », poursuit l’auteur de ce reportage qui met en relief  qu’aujourd’hui, « malgré les mille drames de l’histoire, tout est encore  là ». Dans ce carnet de voyage, il faut le dire, ce sont les photos sublimes de  l’artiste Eric Martin qui viennent détruire d’un trait toutes les idées  préconçues et les images négatives sur la ville plus que millénaire que le  musée érigé à la station du métro de la place des Martyrs, montre. C’est Alger à travers le ballet des navires dans le port, ses sculptures  de style rococo qui ornent le hall de certains de ses immeubles,  l’emplacement impérial du musée des Beaux-Arts qui surplomb majestueusement  le jardin d’Essai, une jungle plantée au cœur de la ville, les terrasses de  la Casbah montées à la verticale du port, les ruelles de cette cité  médiévale et les escaliers qui font partie intégrante de la ville  construite sur une colline, que les photos décident de suspendre le vol du  temps pour mieux montrer que « la beauté d’Alger, c’est cette bataille  permanente qui se déroule sous les yeux du promeneur, entre ce qui fut et  ce qui est, entre ce qui n’est plus et ce qui pourtant demeure ».

H.H / Ag