Livres: Tamazight dans les medias : nouvelle parution de Mohamed Badredine

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Les départements de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou et de Béjaïa, le Haut-commissariat à l’amazighité (HCA) ou encore le ministère de la Communication se sont intéressés au sujet, mais rares sont les travaux, académiques s’entend, qui se sont penchés sur cette problématique, à savoir la place de tamazight dans les médias.

À ce propos, notre confrère Mohamed Badredine, ancien directeur de la Chaîne 2 et précédemment de Radio Soummam de Bejaïa, qui s’est attelé avec succès à cette entreprise, a été confronté à l’absence d’ouvrages se référant à son objet d’étude. C’est en ce sens que son ouvrage est à saluer, mais qui paradoxalement n’a pas bénéficié de la publicité qui suit généralement la publication de tels livres. Le hic, c’est que même des espaces de débats, comme les cafés littéraires, n’ont pas jugé utile d’inviter l’auteur de Tamazight dans les médias. Étude du cas de la Chaîne 2 de la Radio nationale, suivi de mesures d’appui au développement de la communication d’expression amazighe en Algérie, paru chez Hibr Éditions en 2016. Bien qu’il ait pris le soin de souligner, au début de son introduction, qu’il ne prétend pas présenter une recherche complète et approfondie de l’histoire, l’évolution, le fonctionnement et le contenu des médias algériens s’exprimant en tamazight, cette modeste contribution, proche des travaux académiques conventionnels, se propose de poser, selon ses vœux, quelques jalons et de faire le point sur l’état de cette forme moderne de communication, née au début du 20e siècle et qui a constitué un précieux outil de promotion et de préservation de tamazight, non pas seulement en Algérie, mais également au Maghreb. Le spécialiste des médias, Pr Belkacem Mostefaoui, qui a écrit la préface, n’a pas manqué de relever que l’on dispose désormais avec ce travail d’un livre premier sur la radio algérienne de langue amazighe. Et une étude à apprécier au niveau de ce qu’elle apporte aussi en témoignage sur les activités du domaine. Témoignage nourri d’esprit de nuance qui force l’estime : l’auteur sans être historien ni sociologue s’est impliqué, à titre d’acteur observateur, à retracer l’évolution des radios amazighophones en Algérie. Toutefois, il a indiqué que “cet ouvrage est porteur de nombreuses pistes permettant d’imaginer pratiquement des sujets de mémoires et thèses universitaires, notamment au sein des dizaines de départements de sciences de l’information, langues et cultures populaires, et de sciences sociales.” Plus encore, l’indigence en documentation sur ce champ de recherche est extrêmement handicapante, a regretté Pr Mostefaoui et d’atténuer le propos en assurant : “Nous en avons pris acte au concret à travers les établissements universitaires du pays.” En effet, force est de constater que la problématique n’a été prise en charge que via des acteurs institutionnels, à l’instar du HCA notamment, qui, en juin 2011, a organisé un colloque sur “Tamazight et les médias”. On y a parlé de l’apport des médias nationaux pour la promotion de la langue et culture amazighes en vue de refléter véritablement la réalité amazighe dans leur programme. Et en collaboration avec le ministère de la Communication, le HCA a organisé, en 2017, un colloque international sur le même sujet. Les actes de ce colloque ont été publiés la même année sous le titre Médias, communication, langues et langages : où en est tamazight ?