Les médecins résidents reprennent l’activité après 8 mois de grève

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Photo Fatah Guidoum@L'Echo d'Algérie

Après une grève qui a duré 8 mois, les médecins résidents ont repris hier  le service  hospitalier et les activités pédagogiques sans exception.

Cette décision prise vendredi soir par Collectif autonome des médecins résidents algériens  (CAMRA) « intervient après que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a conditionné la reprise du  dialogue par la poursuite de toutes les activités hospitalières du corps  médical sans exception»,  selon Dr. Nazim Soualili, délégué de CAMRA.  L’interlocuteur a ajouté que l’activité a été reprise dans les 10 établissements hospitaliers universitaires (EHU) du pays et a souhaité que «le ministère  tiendra sa promesse et reprendra le dialogue et la consultation en vue de  répondre aux revendications restantes». Toutefois, relève-t-il, «le corps demeure mobilisé derrière le CAMRA pour défendre ses  revendications légitimes», appelant les ministères  de tutelle (la Santé et l’Enseignement supérieur) à «honorer leurs  engagements». Les médecins résidents, en grève depuis le 14 novembre 2017, avaient  boycotté les épreuves du Diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS),  couronnant la formation spécialisée, programmées par le ministère de  l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, entre les 18 mars  et 12 avril. Ils ont également gelé les activités de gardes et des urgences  médicales. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique  avait annoncé, la semaine écoulée, que l’examen du diplôme d’études  médicales spécialisées (DEMS) se déroulera durant la période allant du 1er  au 19 juillet, notant que cette session de rattrapage sera la dernière à  être organisée pour l’année universitaire 2017/2018 et prévenant que «les candidats qui ne s’y présenteront pas seront considérés en situation  d’abandon d’études et par conséquent exclus». En dépit des différents mouvements de protestation observé par le corps  médical à Alger, Oran, Blida, Annaba, Constantine, Tlemcen et Sétif, les  deux ministères de tutelle ont maintenu leurs positions à savoir «le refus  du dialogue avant la reprise par le corps des activités hospitalières et  pédagogiques». Les revendications des résidents portent essentiellement sur l’abrogation  du caractère obligatoire du service civil et son remplacement par un autre  système de couverture sanitaire pour l’intérêt du patient et  l’épanouissement socioprofessionnel du médecin spécialiste, le droit à la  dispense du service militaire, le droit à une formation de qualité pour le  médecin résident, la révision du statut général du résident, le droit aux  œuvres sociales, ainsi que le droit à l’agrément d’installation à titre  privée de spécialistes en biologie clinique. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière,  Mokhtar Hasbellaoui,  a tenté  apaiser la tension à maintes reprises, en affirmant que les  revendications des médecins résidents avaient été prises en considération  pour améliorer leurs conditions de travail par des mesures incitatives,  dans le « cadre des lois en vigueur », soulignant que les portes du dialogue  avec les représentants de ce corps « restaient ouvertes ». D’autre part, le ministre a souligné que les moyens nécessaires étaient mis à la disposition  des médecins résidents dans le cadre de leurs missions dans les wilayas d’affectation (plateaux techniques et logement), affirmant que la question  du service national « relève exclusivement des prérogatives du ministère de  la Défense ».

Selma Dey