Les élèves grelotent

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Un tiers des écoliers vont à l’école avec de grandes appréhensions. Cette fois il ne s’agit pas de problème pédagogique ou de quelque enseignant(e) transformé en père Fouettard qui terrifie les élèves. Non, il s’agit de ce froid terrible qui sévit dans tout le pays et que supportent des enfants dans des classes frigorifiées manquant de chauffage. Un confrère a écrit que dans l’arrière-pays, plus précisément dans les zones enclavées, les élèves grelotent, sans se douter que même alentour de la capitale, des établissements scolaires sont dépourvus de chauffage. Cette gestion à la légère de l’école n’incombe pas uniquement au ministère de tutelle et l’administration locale est fortement impliquée dans ce problème absurde qui persiste aux portes d’Alger. Et voilà que les parents évoquent ces temps très lointains de leur enfance quand de bon matin, ils trouvaient leurs classes accueillantes et chauffées au bois qui crépitait dans le fameux poêle surmonté d’un long tuyau. Aujourd’hui, le gaz s’est généralisé au point d’atteindre les contrées les plus reculées et il est quand même déplorable que les collectivités locales qui ont en charge la logistique des écoles, soient dans l’incapacité de les  pourvoir en appareils de chauffage largement disponibles. Par conséquent de ce manque, de nombreux élèves tombent malades et il est aisé d’imaginer le coût en traitements qui dépasse largement la facture du chauffage. C’est comme pour les cantines scolaires gérées à l’emporte-pièce ou pas gérées du tout et dans le meilleur des cas, les élèves bénéficient d’un œuf, d’une orange et d’un morceau de fromage pas ces temps de grande froidure. Il nous souvient que jadis, quand les cantines étaient réservées aux démunis, nous resquillions juste pour manger la bonne soupe de lentilles ou d’haricots. C’était le temps du poêle à bois et de la soupe à la cantine dans une Algérie beaucoup moins riche…