Législatives du 12 juin: L’ANIE élargit la concertation avec la classe politique

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Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) Mohamed Charfi. Ph :Fateh Guidoum / PPAgency

Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a annoncé que 1483 listesont été acceptées sans réserve pour prendre part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain, dont 646 listes  présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes.

L’ANIE a réceptionné 4900 listes ayant exprimé leur intention de prendre part aux législatives du 12 juin  prochain et ayant retiré les formulaires de candidature, a précisé M. Charfi lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec des représentants de 16 partis politiques. Le nombre de listes ayant déposé les formulaires de candidatures a atteint 2490, dont 1237 présentées au titre d’un parti politique et 1253 listes indépendantes, selon M. Charfi, qui a indiqué que le nombre de dossiers de candidature déposés à l’ANIE, était de 25416, dont 12854 dossiers déposés par des partis politiques et 12562 dossiers déposés par des indépendants. 1483 listes ont été acceptées «sans réserve» pour prendre part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain, dont 646 listes présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes, a-t-il ajouté. Le nombre de listes acceptées mais qui incluent en leur sein un candidat rejeté a atteint 898 listes dont 462 listes présentées au titre d’un parti politique et 436 listes indépendantes. Evoquant les causes de rejet de certaines listes, M. Charfi a indiqué qu’elles étaient liées aux milieux suspects de l’argent et des affaires  (1199 listes rejetées), aux personnes condamnées à des peines privatives de liberté (281 listes) et au manque de documents requis (410 listes). Il a également cité d’autres causes dont les conditions d’âge (89 listes rejetées), la non-inscription sur les listes électorales (129 candidats), ainsi que la situation vis-à-vis de l’administration fiscale (72 cas) et du Service national (62 cas), la présence de plus de deux personnes sur une même liste ayant des liens de parenté (7 cas) et l’occupation d’une fonction ne permettant pas de se porter candidat (3 cas). Pour ce qui est des dossiers rejetés définitivement, l’Autorité a comptabilisé à dimanche midi 297 listes. Les causes du rejet sont liées au non-respect de l’âge (47 cas), du niveau universitaire (6 cas) du nombre de formulaires (162 cas) en sus du non-respect de la parité. Concernant les recours déposés auprès des tribunaux administratifs, ils ont atteint 847 dont 450 déposés par des partis politiques et 397 émanant de candidats indépendants. Récemment et dans un message à l’occasion de la célébration de la Journée de la mémoire nationale marquant les massacres du 8 Mai 1945, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que les prochaines élections législatives vont consolider le processus du renouveau national, se disant confiant en la volonté du peuple algérien d’asseoir un Etat d’institutions et de droit. Les prochaines échéances «vont consolider le processus de renouveau national dans laquelle nous nous sommes engagés, sur la base des valeurs de franchise, de confiance, de transparence et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes», a indiqué M. Tebboune. «Nous sommes convaincus de la volonté du peuple algérien et de sa pleine conscience de raffermir les fondements du choix démocratique libre à même de permettre d’asseoir un Etat d’institutions et de droit et de construire l’Algérie souveraine et forte, rêvée par les chouhada et les moudjahidine», a-t-il souligné. A ce propos, le chef de l’Etat a insisté sur l’importante valorisation de la Mémoire et de sa transmission à la jeunesse, estimant que «c’est là, le meilleur gage pour l’immunisation de la nation et le renforcement de son lien à la patrie forte des gloires de son passé et capable d’interagir avec les réalités de son époque pour atteindre la réussite souhaitée dans l’édification de l’Algérie nouvelle».

le peuple algérien est appelé à choisir ses élus, femmes et hommes, parmi ceux qui sont dignes de confiance, compétents et parfaitement au fait des affaires publiques, afin de porter haut la voix de la démocratie et de la citoyenneté pour le changement avec la volonté souveraine du vaillant peuple algérien.

Qu’ils soient parrainés par des partis politiques ou issus de listes indépendantes, les candidats pour les législatives du 12 juin sont en course contre la montre pour préparer leur campagne électorale en prévision de ce rendez-vous considéré comme un «enjeu vital» que relèvera le peuple avec sa volonté «libre et souveraine» pour l’édification d’institutions «fortes et crédibles», comme l’a si bien souligné le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son dernier message à l’occasion de la fête des travailleurs. Pour ce faire, les autorités publiques ont assuré que toutes les conditions garantissant la régularité et la transparence de cette échéance importante sont réunies, en sus de la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour permettre aux électeurs d’accomplir leur devoir dans un climat de tranquillité et de confiance en l’avenir. A cette occasion, le chef de l’Etat a exhorté les candidats sur les listes de partis politiques et d’indépendants à faire montre, lors de la campagne électorale, d’une compétition loyale et de respect de l’éthique de l’exercice politique. Il a, en outre, appelé le peuple algérien à choisir ses élus, femmes et hommes, parmi ceux qui sont dignes de confiance, compétents et parfaitement au fait des affaires publiques, afin porter haut la voix de la démocratie et de la citoyenneté pour le changement avec la volonté souveraine du vaillant peuple algérien. Placé sous le thème du «changement», cette échéance électorale assure des garanties grâce auxquelles la voix du peuple est le facteur déterminant qui permettra d’élire les candidats engagés dans ces élections et d’ouvrir la porte aux plus méritants pour accéder au Parlement et constituer une nouvelle assemblée élue. La décision du président de la République d’accorder aux jeunes toutes les facilitations pour prendre part à ce rendez-vous électoral en est une autre preuve qui esquisse dorénavant les prochains traits de la chambre basse du Parlement et amènera les partis à ouvrir la voie à cette catégorie, appelée à prendre les choses en main et être le principal variable dans l’équation de la stabilité et du développement. Quelque cinquante partis ont manifesté leur disposition à prendre part à cette échéance, tels que le Mouvement El Bina dont le président Abdelkader Bengrina avait appelé à ce que les prochaines élections législatives soient un gage pour le changement et la réforme et une opportunité pour regagner la confiance perdue. M. Bengrina a insisté sur l’importance de garantir la régularité et la transparence des élections à même de rétablir la confiance du peuple en son Etat et de le mobiliser pour édifier l’Algérie de demain, une Algérie de la liberté, de la dignité, de la justice sociale et du développement. De son côté, le parti du Front El Moustakbal n’hésitera pas à participer à ces élections. A cet effet, le président du parti, Abdelaziz Belaïd, a déclaré : «Nous avons une grande confiance dans les électeurs pour choisir les listes de notre parti et nos représentants qui ne manquent pas de crédibilité. Nous avons également un programme ambitieux permettant de mener le pays à bon port.» Par ailleurs, le président du parti du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, s’est dit optimiste que ces échéances aboutissent à une assemblée élue «reposant sur une base populaire solide» ce qui permettra de renforcer le front interne contre les complots ourdis contre l’Algérie. M. Ghouini a affirmé que la participation de sa formation politique aux prochaines législatives intervient dans le cadre de «son attachement à participer à tous les chantiers d’édification de l’Etat et son appui permanent au projet du président de la République pour l’édification de l’Algérie nouvelle avec tous les acteurs de la communauté nationale». Pour sa part, le parti Talaie El Hourriyet participera, avec conviction, aux prochaines législatives. Le président du parti, Abdelkader Saâdi, a estimé, dans ce cadre, que ces élections étaient «le meilleur moyen pour sortir de la crise et protéger l’Etat national contre tout effondrement». Dans le même sillage, le FLN a qualifié les prochaines élections législatives de «véritable épreuve» pour sa capacité à entrer dans la compétition politique, à la lumière d’un nouveau système juridique et constitutionnel. Le secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji, a fait savoir que la prochaine échéance était porteuse pour le parti «d’une série d’enjeux populaires, politiques et organisationnels», réaffirmant son engagement d’élaborer des listes électorales répondant aux aspirations du peuple et à sa volonté de parvenir à des institutions élues avec une nouvelle génération. Pour le Secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, les prochaines élections législatives constituent pour sa formation politique «un tournant démocratique et une nouvelle voie», notamment à la lumière des mutations profondes et des conditions géopolitiques que connaît la région entourant l’Algérie, lesquelles exigent «de faire preuve de vigilance et l’examen des mécanismes permettant de préserver la cohésion nationale et la mise en place d’institutions constitutionnelles». Abondant dans le même sens, la présidente de TAJ, Fatima-Zohra Zerouati, a annoncé la participation de son parti avec de nouveaux visages dans le but de consacrer la rupture avec les anciennes pratiques. Pour sa part, le parti Jil Jadid a qualifié l’acte de voter de «solution naturelle» aux crises politiques ainsi qu’au «retour à la légitimité». La liste des participants comporte également le MSP, qui a annoncé sa participation aux prochaines législatives étant «une opportunité de changement et de réforme réelle des institutions de l’Etat», en voulant pour preuves l’existence «d’indicateurs positifs de changement». Le MSP a affirmé par le biais de son président, Abderrezak Makri, que «l’ère de la distribution des quotas est révolue et le Mouvement de la société pour la paix a ouvert la porte à des citoyens non-adhérents au parti pour se présenter sur ses listes», relevant en outre que sa formation politique aspire à «devenir un véritable partenaire au sein du gouvernement».

  1. Benslimane