Lait: Les raisons de la tension

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Le président de la Fédération de l’agroalimentaire, Abdelwahab Ziani est revenu, hier, sur les raisons de la tension sur le sachet de lait de 25 DA. Selon lui, la «mauvaise distribution» et les «détournements» sont à l’origine de cette tension que connaissent certaines wilayas.

Lors de son passage sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio algérienne, Ziani a indiqué que «l’Etat a diminué les quotas de poudre de lait des laiteries principales au profit des petites laiteries, mais c’est très mal desservi», ajoutant que «l’Etat n’a pas cessé d’importer la poudre de lait». Ziani a donné l’exemple de «la boule de glace (faite essentiellement à base de lait et de sucre) qui coûte 250 DA, alors qu’on est en train de nous battre sur le sachet de lait de 25 DA». Face à cette situation, le président de la Fédération de l’agroalimentaire a évoqué la question des subventions et propose de mieux les surveiller. La situation profite à beaucoup de gens, poursuit Ziani, qui estime qu’«une subvention directe ciblée, c’est mieux qu’une subvention générale». «Aujourd’hui, les matières premières pour produire le lait ou le pain sont détournées à d’autres fins», affirme Ziani en proposant de «canaliser cette subvention au profit des gens qui ont un salaire de moins de 30.000 DA, en leur offrant un panier directement pour qu’ils puissent acheter le lait en sachet à 25DA et le pain». Selon lui, «les subventions doivent êtres mieux surveillées, mieux dirigées et doivent arriver à bon port». A une question sur la facture d’importation des produits laitiers, céréales, sucre et sucreries qui a connu une hausse, Ziani a répondu que cette hausse de la facture alimentaire n’est pas due uniquement à la consommation interne et s’est référé aux prix appliqués sur le marché mondial. «Si on compare les deux périodes, on remarque que les quantités importées cette année sont infé- rieures à celles de l’année dernière. C’est, donc, les prix qui sont remontés», explique-t-il. Pour rappel, selon les chiffres donnés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, la facture d’importation des produits laitiers, céréales, sucre et sucreries a connu une hausse de 12% en janvier 2018, atteignant 838 millions de dollars, contre 747 millions de dollars durant la même période de 2017. La même tendance haussière a été observée, en 2017, pour la poudre de lait dont les importations ont carrément doublées, passant de 600 millions de dollars à 1,3 milliard de dollars.

«Augmenter la production pour réduire la facture alimentaire»

Pour le président de la Fédération de l’agroalimentaire, le meilleur moyen de réduire la facture alimentaire c’est d’augmenter la production. C’est le cas, notamment, du lait cru de vache qui a enregistré, informe Ziani, une croissance de la production à 32%, contre 12% en 2007, grâce, dira-t-il, à la politique de subvention des producteurs par les pouvoirs publics. La production de lait cru de vache sera, encore, meilleure à l’avenir, pronostique le président de la Fédération de l’agroalimentaire, qui cite les nombreux investisseurs nationaux et étrangers qui se sont lancés dans l’élevage et la collecte de lait cru de vache, notamment les méga-projets américains installées dans la région du Sud-Ouest du pays. De grandes fermes qui pourraient produire, chacune progressivement, entre 1000 et 2000 tonnes de lait par an, voir jusqu’à 5000 tonnes, a conclu Ziani.