Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a affirmé, jeudi à Alger, que son secteur avait enregistré des « résultats encourageants » en matière d’amélioration de services et de renforcement de la couverture bancaire par rapport aux années précédentes, en consécration de l’inclusion financière, et ce grâce aux efforts des établissements financiers, appelant à consentir davantage d’efforts tout en s’adaptant aux derniers développements sur le plan international.
Intervenant lors d’une Journée d’information sur l’inclusion financière et l’épargne, organisée par l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF), M. Faid a fait état d’une hausse du nombre d’agences bancaires jusqu’à 1.734 à fin 2023 avec 6.500 points de vente pour les compagnies d’assurance, outre 4.000 agences relevant d’Algérie poste, soulignant qu’il s’agissait d’espaces « proposant des services financiers à travers lesquels nous œuvrons quotidiennement à renforcer l’inclusion financière ». Organisée en partenariat avec l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) et le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), cette rencontre coïncide avec la célébration la Journée arabe de l’inclusion financière (27 avril). Selon M. Faid, une hausse avait également été enregistrée en termes de comptes épargnes qui ont atteint 12 millions à fin 2023, d’un montant total de plus de 3.600 milliards de DA, affirmant que « ces chiffres sont encourageants par rapport aux dernières précédentes, grâce aux efforts colossaux consentis par l’ensemble des établissements financiers en vue de promouvoir la qualité des services aux niveaux requis ». A ce propos, il a appelé à l’impératif de renforcer l’utilisation des moyens modernes de numérisation et d’intelligence artificielle (IA), eu égard à leur grande efficacité et capacité à changer la nature des services financiers classiques pour améliorer les transactions et réaliser l’inclusion financière et le développement économique. L’inclusion financière est définie comme étant l’accès des individus et des institutions à des produits et services financiers de manière facile et abordable, répondant à leurs besoins, en particulier en matière de transactions et de paiements, de produits d’épargne et de crédit, et de services d’assurance, et ce de manière durable. M. Faid a rappelé les efforts déployés depuis plusieurs années pour créer un environnement propice au développement du système économique et financier du pays, à travers l’adoption du Code de commerce électronique, la mise à jour de la loi sur la monnaie et le crédit et la création de l’Autorité gouvernementale pour la certification électronique, soulignant que la création de la Banque nationale de l’habitat (BNH) « constitue l’un des jalons de la réforme à travers laquelle nous visons à accompagner les citoyens et l’ensemble des secteurs ».Insistant sur l’importance de la culture financière dans le développement de l’inclusion financière en Algérie, le ministre a expliqué que les institutions financières, dans le cadre du programme national de la culture financière, œuvrent à sensibiliser toutes les catégories de la société, en particulier les jeunes et les enfants dans les écoles, les instituts de formation et les universités, sur une multitude de sujets liés au domaine des banques et des assurances tout au long de l’année pour permettre au consommateur de connaître ses droits et ses devoirs vis-à-vis des banques, des assurances et des institutions financières.
Les ressources collectées auprès des banques s’élèvent à 14.917 milliards de DA
Dans le même sillage, M. Faid a insisté sur l’importance de l’activation du domaine du marketing et de la communication afin de mieux faire connaître les produits et services financiers et promouvoir tous les produits financiers en impliquant les médias qui jouent un rôle central dans la diffusion de l’information. De son côté, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a mis en avant l’importance de l’épargne en général pour le système financier de toute économie et son rôle dans le financement des investissements. Il a, d’autre part, précisé que les ressources collectées par les banques actives sur la place à fin 2023 ont augmenté de 2,66% pour atteindre 14.917 milliards de DA contre 14.530 milliards fin 2022. Selon les chiffres avancés par M. Taleb, les dépôts hors hydrocarbures ont également augmenté de 4,24% à la fin de l’année écoulée, par rapport à la fin de l’année 2022, tandis que les dépôts à terme sont passé de 7.585 milliards DA à la fin de l’année 2022 à 8.012 milliards DA à décembre 2023, soit une hausse de 5,63%. S’agissant des ressources enregistrées par les banques dans le cadre de l’activité de la finance islamique, le rythme de la croissance a été maintenu, le chiffre de 445 milliards DA enregistré en 2021 est passé à 554 milliards DA en 2022, puis à 678 milliards DA à fin 2023, avec « une augmentation considérable atteignant les 25% en 2022, puis 22% en 2023 », selon le gouverneur de la Banque d’Algérie. M. Taleb a incité les établissements bancaires à aller de l’avant dans le développement et la diversification de leurs produits et services, étant l’une des principales incitations au développement de l’épargne, soulignant que ce dernier est à son tour l’un des éléments de la consécration de l’inclusion financière et que « la qualité des services bancaires constitue le principal levier du développement de l’épargne, d’autant que la loi sur la monnaie et le crédit réserve une place particulière au principe de la protection des déposants et des épargnants ». Le gouverneur de la Banque centrale a indiqué dans le même contexte que l’activation de l’épargne « améliorera l’efficience de la politique monétaire », ajoutant que l’épargne constituait « une base essentielle de la stabilité économique et de la prospérité à long terme ». A son tour, Mme Rabia Kherfi , présidente du Conseil économique, social et environnemental (CNESE), a mis en avant lors de son intervention, les étapes franchies par l’Algérie en termes de développement de son secteur financier, notamment à travers la mis à jour des cadres légaux et législatifs, le renforcement de la numérisation et le développement des outils de financement de l’économie, notamment à travers la bourse, soulignant que l’inclusion financière « est une nécessité morale et économique, et constitue un élément clé dans le renforcement de la justice sociale et la réduction des disparités, outre, le renforcement du développement durable ».Mme Kherfi a ajouté que l’inclusion financière avait été ancrée dans la scène économique et est devenue une réalité dans les différentes transactions fournies au citoyen, soulignant que parmi les avantages de l’inclusion financière, l’amélioration de la relation entre le citoyen et les entreprises, mais aussi le climat des affaires.
Ali O / Ag