HCA: Si l’Hachemi Assad,  aux obsèques du lexicologue Abdelhafid idrès à Bejaia

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Des milliers de personnes ont accompagné hier au village de Timanachine, à 15 km au sud est de Bejaia, le lexicologue  Abdelhafid Idrés décédé lundi après-midi à l’âge de 73 ans.

Beaucoup d’universitaires et d’hommes de lettres, des étudiants et  militants identitaires amazighs, ont accompagné le défunt à sa dernière demeure, en présence également d’une forte délégation du Haut commissariat  à l’amazighité, conduite par son secrétaire général, Si l’Hachemi Assad, qui lui ont rendu un hommage appuyé pour le travail accompli et son apport pour le rayonnement de la culture amazighe. Abdelhafid Idrès, au-delà de toutes ses activités dans le domaine culturel  et identitaire, s’est surtout distingué par son investissement et ses recherches en lexicographie, auréolées en 2017 par l’édition du « Grand dictionnaire français-tamazight », qui lui a valu plus de treize années de travail acharné et que d’aucuns ont considéré et considèrent comme « un  travail de fourmi », dira Si l’Hachemi Assad. « Il a travaillé seul, il a cru en son projet et il l’a concrétisé », a-t-il soutenu, soulignant l’importance pédagogique et didactique de cette œuvre, désormais, un réfèrent lexicologique majeur. Le dictionnaire comporte, en effet, plus de 65500 mots puisés au bout d’un  compulse de centaines d’ouvrages et de glossaires amazighs dans toutes ses variations linguistiques. Du kabyle, au chleuh marocain, en passant par le chaoui, le Targui et d’autres, soit un kaléidoscope de 14 parlers berbères. Une première mouture de l’œuvre est sortie en fait en 2002. Mais elle n’a pas connu le succès escomptée à cause, expliquera-t-il lui-même lors d’un  hommage qui lui a été rendu à Bejaia en mai 2018, « d’une mauvaise diffusion ». Seuls 3.000 exemplaires ont dû être mis sur le marché, notamment à Alger, Bejaia et Tizi-Ouzou et qui se sont révélés insuffisant eu égard à la demande sur les manuels en tamazigh et surtout les progrès enregistrés dans le domaine de l’enseignement de la langue. Tant et si bien qu’il a fallu relancer le projet et son enrichissement  ultérieurement. Malgré l’avancement dans l’âge, la maladie, ponctué par une opération de la méningite en 2011, « Da El Hafid » comme l’appellent affectueusement ses connaissances, n’a jamais renoncé à aller jusqu’au bout, notamment en intégrant plus d’illustration dans son œuvre, mais en l’enrichissant également de 1500 mots nouveaux, dont un grand nombre de néologisme. Un travail remarquable du reste, qui a incité le Haut commissariat à  l’amazighité a en assuré la publication et la diffusion avec le concours de l’Enag (Edition nationale des arts graphiques).

H.M