Faut-il privatiser intégralement le secteur du Tourisme comme le préconise le patron de « La gazelle d’or», complexe de luxe à Oued-Souf? La question mérite réflexion et il n’est pas aisé d’y répondre en tranchant net par la négative ou l’affirmative. D’abord parce que l’Algérie possède de solides traditions dans le domaine lorsque dans les années soixante-dix, des autocars déversaient en toutes saisons des charretées de touristes étrangers dans les complexes étatiques et les hôtels du sud, tous du domaine du public. En ces temps là, personne ne se plaignait des prestations et le visiteur repartait satisfait en tous points de vue. Et puis vinrent les années quatre-vingt et leur vent de libéralisme qui a touché le tourisme entre autres où nous avons vu s’ériger des petits complexes privés plus proches des bouis-bouis que de l’infrastructure touristiques au sens culturel du terme. Ainsi on a vu pousser des établissements pieds dans l’eau, aux fréquentations peu recommandables, où l’alcool et le mauvais raï font office de soirées généreusement arrosées à la grande joie des parvenus en costume brillant et grosses liasses…Pendant que les établissements publics, les complexes et les grands hôtels connaissaient une traversée du désert et étaient confiés à des étrangers, des Libanais et des Koweitiens qui ont surtout réduit les effectifs sans apporter de changement notable. Alors d’un côté on avait un secteur privé qui manquait terriblement de culture et d’expérience dans le domaine, et de l’autre un secteur public qui dépérissait à vue d’œil, incapable de se mettre au niveau des nouvelles exigences mondiales en matière de tourisme. Des prix trop élevés pour des familles qui préfèrent les pays voisins où les séjours sont beaucoup plus attractifs et des prestations largement insuffisantes pour les rares étrangers qui viennent. Le secteur a besoin de véritables bouleversements et changements dans la mentalité essentiellement où l’Algérien par un orgueil mal placé, confond service et servitude…