En dépit de la politique de rationalisation des dépenses: Le gouvernement ne reviendra pas sur les acquis sociaux

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Le président de la République l’a réaffirmé, encore une fois, lors du dernier Conseil des ministres. L’Etat ne compte pas renoncer aux acquis sociaux, lesquels seront, au contraire, préservés et consolidés et ce, en dépit de la politique de rationalisation des dépenses que le gouvernement va adopter en cette conjoncture de chute des recettes du pétrole.

Ainsi, dans le plan d’action du gouvernement, il est stipulé clairement que les acquis sociaux seront consolidés dans un esprit «d’équité et de justice sociale» en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société. «Si le gouvernement est résolument engagé dans la diversification de l’économie nationale pour la rendre de moins en moins dépendante des hydrocarbures, il est encore plus déterminé à consolider les acquis sociaux dans un esprit d’équité et de justice sociale en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société à travers la mise en place progressive de nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l’Etat», note le document. Concernant la préservation du système national de sécurité sociale et de retraite, le gouvernement mettra l’accent, notamment sur l’élargissement de la base cotisante au système national de sécurité sociale devant atteindre à terme 3 000 000 nouvelles affiliations par l’introduction de dispositifs inclusifs des nouvelles formes de travail de l’économie numérique des personnes actives occupées par le secteur informel, des personnes actives non occupées et du monde agricole. Le gouvernement mettra également l’accent sur la création de la branche retraite complémentaire au sein de la CNR et de la CASNOS aux fins de rehausser l’attractivité du système et réduire les nondéclarations des assujettis et l’évasion sociale, la réactivation du processus de contractualisation entre les caisses de sécurité sociale et les établissements publics de santé. Dans le domaine de la promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage, le gouvernement affirme que la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage, demeurent des objectifs stratégiques de la politique nationale de développement visant la construction d’une économie émergente diversifiée, créatrice d’emplois, particulièrement au profit des jeunes diplômés ou non, reposant sur une stratégie de performance et de développement durable, inclusif et équitable. A cet égard, le gouvernement s’attellera à renforcer l’investissement dans les secteurs créateurs d’emploi, tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme et l’artisanat et à favoriser le développement de la petite et moyenne entreprise à travers, notamment l’encouragement du partenariat public-privé national et étranger et la simplification des procédures de création d’entreprises, y compris le travail familial. S’agissant de la contribution des dispositifs publics de promotion de l’emploi, qu’il s’agisse de l’emploi salarié, ou de la création d’activités par les jeunes promoteurs, les efforts du gouvernement seront orientés vers la consolidation du dispositif actuel d’aide à l’insertion professionnelle, la poursuite du programme de modernisation et de renforcement du service public de l’emploi et l’amé- lioration des synergies entre les différents intervenants dans la perspective d’une gestion du marché du travail plus efficace et prospective en vue de favoriser le rapprochement entre l’offre et la demande. Pour l’année 2017, le gouvernement vise le placement de 400 000 demandeurs d’emploi par l’ANEM, l’insertion de 44 200 jeunes primodemandeurs dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) et le recrutement de 30 000 jeunes en contrat de travail aidé (CTA). En matière d’appui à la création d’activité, les efforts seront principalement axés sur la consolidation des dispositifs ANSEJ et CNAC, à travers, notamment l’amélioration de la contribution de ces dispositifs à la croissance et au développement économique et social du pays et à la création d’emplois, la multiplication des services à distance et la mise en œuvre de programmes de perfectionnement et de professionnalisation des personnels, le renforcement de l’accompagnement post- création et la mise en œuvre de mesures visant à soutenir les micros entreprises créées et une application effective de la disposition du code des marchés visant la réservation de 20% de la commande publique locale au profit des micros entreprises. Au titre des relations de travail, le Plan d’action du gouvernement précise qu’il sera procédé à la finalisation des dispositifs législatifs et réglementaires, ainsi qu’au renforcement du contrôle de leur mise en œuvre, notamment en matière de non-affiliation à la sécurité sociale, de placement des travailleurs, du respect du SNMG et de la lutte contre le travail des enfants. Par ailleurs, le gouvernement affirme qu’une «attention particulière» sera accordée à la promotion du dialogue social et à la prévention des conflits de travail, à travers notamment, l’encouragement de la tenue de rencontres régulières entre les organisations syndicales et les employeurs. Dans le domaine du soutien et de l’accompagnement aux personnes valides en difficulté sociale, le gouvernement poursuivra ses efforts par la mise à disposition de programmes d’insertion au profit de personnes sans revenus et ne disposant pas de qualifications, à travers le dispositif d’aide à l’Insertion sociale (DAIS), offrant une couverture sociale. Il poursuivra également le programme d’insertion des jeunes diplômés, ainsi que la création de chantiers de travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre (TUP-HIMO) et de chantiers Blanche Algérie, et renforcera par ailleurs, les mécanismes de soutien et d’accompagnement aux personnes démunies désireuses de créer leurs propres activités dans le cadre du micro crédit. Les programmes de développement participatifs dans les zones démunies et enclavées seront renforcés, ainsi que le partenariat avec le mouvement associatif à caractère social et humanitaire, considéré comme un partenaire privilégié, au regard de la complémentarité de son action avec celle de l’Etat. Dans le domaine de la poursuite de la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques et en ce qui concerne les personnes handicapées, le gouvernement veillera à la prise en charge des besoins spé- cifiques, à l’amélioration des conditions de prise en charge en milieu institutionnel et à la facilitation des conditions d’insertion professionnelle par la mise en œuvre de la règle de réservation à leur profit de 1% des postes d’emplois au niveau des entreprises économiques et des administrations publiques. Dans ce cadre, les incitations fiscales et parafiscales au profit des employeurs faisant travailler des personnes en situation de handicap seront maintenues et renforcées, ainsi que les subventions pour l’aménagement et l’équipement de postes de travail pour le recrutement de personnes handicapées. Le gouvernement indique que l’assainissement des listes des personnes handicapées sera poursuivi en vue de la constitution d’un fichier national des personnes handicapées éligibles aux aides sociales. Enfin, le gouvernement œuvrera à consolider les mesures visant la protection des personnes âgées afin de leur garantir une prise en charge adaptée, en privilégiant l’insertion en milieu familial et l’aide à domicile, par la mise à disposition, notamment d’auxiliaires de vie pour les personnes âgées dépendantes. Au chapitre de la promotion des droits de la femme, le Plan d’action note que la femme algérienne «continue à jouer un rôle important dans la dynamique de développement national, dans toutes ses dimensions et à assurer une pleine participation à la vie politique, économique et sociale de la nation». A ce titre, le gouvernement œuvrera à la mobilisation d’un surcroît d’efforts et de moyens pour préserver ces acquis et renforcer davantage la protection et la préservation de ces droits. Dans ce cadre, il s’attèlera, en concertation avec les organisations féminines, à la mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion et d’insertion de la femme, en mobilisant toutes les compétences disponibles. Cette stratégie privilégiera l’insertion de la femme dans les circuits économiques. Il poursuivra la mise en œuvre de la straté- gie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et œuvrera au renforcement des dispositifs de protection et des mécanismes d’accompagnement. En matiè- re de promotion et protection des droits des enfants, les actions du gouvernement viseront à garantir la protection, l’épanouissement et le bien-être social de l’enfant par l’amélioration de la prise en charge institutionnelle, le renforcement de la protection de l’enfance et de l’adolescence en danger moral contre toutes formes de violence, de violation de leurs droits et de dérives ainsi que la consolidation des efforts de prise en charge de l’enfance privée de famille.