Le 14 mai, 60 millions de Turcs sont appelés à voter pour élire le président de la République et les 600 députés. Fin de règne ou règne sans fin pour Erdogan ?. Quatre candidats se présentent au premier tour.
Si aucun d’eux n’obtient 50% des voix au premier tour, un second tour départagera les deux meilleurs le 28 mai. Muharrem Ince, instituteur âgé de 59 ans et ancien candidat à la présidentielle en 2018 – il avait obtenu 30% des voix et était arrivé en deuxième position. Il a ensuite quitté le CHP (Parti républicain du peuple) pour fonder son propre mouvement dissident, le Parti du pays natal (Memleket partisi). Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, ancien fonctionnaire de la sécurité sociale. Il préside depuis 2010 le CHP (Parti républicain du peuple, kémaliste), héritier du parti unique d’Atatürk, mais il n’a jamais été candidat à la présidentielle, laissant de seconds couteaux se présenter en 2014 et en 2018. À la tête d’une opposition longtemps très timorée face aux dérives du régime, il a pris de l’assurance après 2017, lorsqu’il a pris la tête d’une «marche pour la justice» entre Ankara et Istanbul. Les municipales de 2019 voient également son parti remporter toutes les grandes villes turques. Kiliçdaroglu est à la tête d’Alliance de la nation, dite aussi Table des six, coalition hétérogène qui regroupe des sociaux-démocrates, des nationalistes et des islamistes. Fait notable, il a recueilli le soutien implicite du parti prokurde HDP, qui a choisi de ne pas présenter de candidat. Sinan Ogan, 55 ans, ancien député du parti d’extrême droite MHP (Parti d’action nationaliste), dont il a été exclu en 2015. Proche de l’Azerbaïdjan, il dirige une coalition de cinq groupuscules ultranationalistes, panturquistes et antimigrants, baptisée Alliance des ancêtres. Ces deux petits candidats resteront, selon toute vraisemblance, sous les 5% et n’ont aucune chance de rallier le second tour. Afin de se présenter au premier tour, ils ont peiné à réunir les 100 000 signatures nécessaires, bien aidés par les partisans de Recep Tayyip Erdogan. Pour ce dernier, c’est une manière d’affaiblir son principal adversaire, Kemal Kiliçdaroglu.
Le nombre d’électeurs turcs qui ont voté pour les élections présidentielle et législatives dans les représentations étrangères a atteint 1 227 230 personnes, vendredi, selon la Commission électorale suprême. Le nombre d’électeurs inscrits à l’extérieur du pays est de 3 416 098, selon les données de la Commission électorale suprême de Turquie. Au total 1 139 556 électeurs ont voté dans les représentations étrangères depuis le début du scrutin, tandis que le nombre d’électeurs aux passages frontaliers a atteint 87 674 personnes. Le vote a commencé dans les représentations étrangères et aux postes frontaliers le 27 avril. Il est prévu que les scrutins se clôturent dans les représentations étrangères le 9 mai, tandis qu’ils se poursuivront aux postes frontières jusqu’au 14 mai. Les électeurs de toute la Turquie se rendent aux urnes le 14 mai pour choisir leurs candidats aux élections présidentielle et législatives.