Djelfa: Chute des cours du cheptel aux marchés hebdomadaires, prix presque  inchangés dans les boucheries

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Photo Ania Ziani@L'Echo d'Algérie

Les cours du cheptel ont enregistré une  dégringolade, ces derniers jours, aux marchés hebdomadaires de Djelfa,  selon le constat fait dans un nombre de ces espaces commerciaux,  considérés comme une véritable bourse pour les prix du bétail.

En effet, les prix ont enregistré des baisses record au niveau des marchés de bétail de Djelfa, Hassi Bahbah, Messaàd, Dar Chioukh, El Birine, et Ain Roumia. Paradoxalement, cette baisse des cours du bétail n’a pas été répercutée au  niveau des boucheries de la région, où les prix des viandes rouges demeurent les mêmes, suscitant ainsi de nombreuses interrogations. A titre indicatif, une brebis accompagnée d’un agneau ou de deux, se vend  actuellement à près de 30.000 DA, voire même à 22.000 DA dans certains cas,  contre des prix oscillant entre 35.000 et 40.000 DA auparavant, au moment  où un mouton d’une année d’âge a vu son prix chuter à 15.000 DA, contre au  moins 20.000 et 25.000 DA auparavant. Selon des maquignons et commerçants au fait du marché local, plusieurs  facteurs expliquent cette chute « jamais vue » des cours du cheptel, à leurs  tète la sécheresse enregistrée dans la région, outre la réduction des  pâturages à cause des actions de labours anarchiques pratiquées par des  individus, constituant un danger pour la steppe, sans contrôle aucun  » ,  ont-ils déploré. La hausse des prix des fourrages au niveau du marché noir, où le quintal  d’avoine a atteint des pics entre 3.550 et 3.600 DA, contre plus de 3.600  DA pour le quintal d’orge et 600 DA pour une botte de foin, qui ne  dépassait pas auparavant 250 à 300 DA, est l’autre motif à l’origine de  cette chute des cours du cheptel à Djelfa, ont ajouté les mêmes sources.

Les prix de la viande rouge maintenus à des seuils exorbitants

A l’opposé de cette dégringolade des prix du cheptel, ceux de la viande  sont maintenus à des seuils exorbitants par les bouchers locaux, au grand  dam du citoyen, qui ne comprend que dalle. Ainsi, les bouchers continuent d’engranger des marges de gain  considérables, aux dépens du consommateur, voire même des maquignons,  confrontés au terrible dilemme de faire face à des frais exorbitants pour  l’élevage de bêtes, qu’ils vendront au rabais, s’ils ne songent pas  carrément à abandonner la profession. A noter néanmoins, que certains bouchers ont eu recours à des baisses de  pas plus de 100 DA pour le kg de viande de mouton ou de brebis, afin  d’attirer plus de consommateurs dans leur filets. Pour le chargé du service de contrôle des pratiques commerciales à la  direction du commerce de la willaya, Abbas Saâd, cette situation est le  résultat de la règle de l’offre et de la demande, qui est à la base de  toute pratique commerciale, a-t-il assuré, soulignant que les prix sont  légèrement en baisse au chef-lieu de wilaya, où la demande est en hausse,  contrairement à certaines localités, à l’instar de Dar Chioukh, Hed Shari,  Hassi Bahbah et Messaàd, où les prix ont fortement baissé, a-t-il admis. Parallèlement, le même responsable a signalé une baisse dans le prix du  mouton, considéré, selon lui, comme le baromètre des prix de la viande  rouge, au chef-lieu de wilaya, où il a reculé à 1.100 DA le kg, contre  1.200 DA auparavant, au moment où il a enregistré une baisse de 200 à 300  DA pour le kg dans d’autres localités de Djelfa. « La mission de nos agents est axée sur le contrôle de la qualité du  produit, dans le cadre de la protection du consommateur des risques  sanitaires dus à ce type de produits périssables », a ajouté le responsable.

Pour l’acquisition des fourrages fournis par l’Etat après les avoir  boudés

Après avoir décidé de bouder la Coopérative de céréales et légumes secs  (CCLS), dont l’orge est cédé à 2.700 DA le qx, suite à la levée du soutien  de l’Etat, les maquignons de Djelfa sont revenus à de meilleurs sentiments,  envers cette structure, acculés en cela par la sècheresse ambiante, la  réduction des surfaces de pacquage et l’insuffisance des fourrages. Selon des experts du domaine agricole, ce retour des maquignons vers la  CCLS trouve une explication dans les prix exorbitants des fourrages au  marché noir, comparativement à la coopérative de Djelfa où ils sont en  baisse. Selon Mohamed Briki, directeur de la CCLS de Djelfa, la mission de la  structure, qui vise la régulation du marché local, est principalement axée  sur l’accompagnement de tous les acteurs de la filière. Il a signalé la distribution, à ce titre, d’un volume quotidien de 4000 qx  d’orge aux maquignons. Après avoir boudé la CCLS pour un certain temps, à cause de la levée du  soutien de l’Etat sur ses produits, le maquignon trouve dans cette  structure sa seule sortie de secours pour échapper au marché noir, selon  l’expression des experts du domaine.