Diabète (santé): Les sociétés savantes plaident pour le remboursement des molécules  innovantes en Algérie

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 Les sociétés savantes spécialisées en  diabétologie, en endocrinologie et en médecine interne, ont plaidé, pour le remboursement des molécules innovantes par la Caisse  nationale des assurances sociales (CNAS).

Lors d’un congrès sur le diabète organisé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le chef du service de  diabétologie-endocrinologie au Centre hospitalo-universitaire Hassani Isaad de Beni Messous, Pr. Mourad Semrouni a affirmé que certains médicaments innovants avaient été inscrits sur la nomenclature des produits destinés au  traitement de cette maladie et d’autres seront fabriqués prochainement au niveau local. Il a appelé, à ce propos, à la nécessité de « rembourser ces médicaments dont l’efficacité a été prouvée dans les pays qui les utilisent ». « Les prix des médicaments produits localement seront accessibles à toutes  les franges de la société », a précisé le spécialiste, indiquant que l’idée préconçue sur l’inefficacité de ces médicaments était fausse et infondée et leur remboursement à l’avenir réduira les coûts de la CNAS d’une part et prémunira le patient contre d’éventuelles complications du diabète d’autre part ». Dans ce cadre, le Pr. Semrouni a appelé le ministère du Travail, de  l’Emploi et de la Sécurité sociale à avoir pleinement confiance en les experts cliniques et à ne pas douter de leurs compétences. Les résultats positifs de ces médicaments ont été démontrés par les études cliniques et les données mondiales sur le diabète, a-t-il soutenu. D’autre part, le même responsable a regretté « un manque d’adaptation aux évolutions survenues, ces dernières années, de par le monde, en termes de  prise en charge du diabète, en dépit des potentialités et des compétences dont recèle l’Algérie ». De son côté, le chef de service de médecine interne de l’établissement public hospitalier (EPH) de Birtraria, Pr. Amar Tebaibia a mis l’accent sur « l’impératif d’établir un consensus thérapeutique, en coordination avec la CNAS », ajoutant que les sociétés savantes œuvrent en collaboration avec celle-ci, en recommandant le remboursement des nouvelles molécules dans le  but de rationaliser les dépenses, préserver l’équilibre de la Caisse et éviter tout gaspillage. Il a cité, dans ce sens, le gaspillage de l’insuline qui compte parmi les médicaments coûteux ». Saluant leur implication par le ministère de la Santé dans les opérations d’enregistrement des médicaments innovants, les spécialistes ont déploré le fait que le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale remettent en doute l’efficacité de ces médicaments. Pour le chef de service de médecine interne au CHU de Sétif, Pr Rachid  Malek, le diabète « n’est pas, en lui-même, cause de mortalité mais ses complications, et à leur tête, les cardiopathies, les maladies rénales et les AVC en sont les principales causes », appelant à « la prescription des médicaments innovants, qui aident, a-t-il dit, à éviter toute complication ». De son côté, le Dr. Djamila Nadir, sous-directrice chargée des maladies non-transmissibles au ministère de la Santé a présenté les résultats de l’enquête nationale sur la population à indicateurs multiples (MICS), réalisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme  hospitalière, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, sur la prévalence de ces maladies chez les tranches d’âges de 18 à 69 ans. Cette enquête a démontré que 30% de l’échantillon étudié n’ont jamais mesuré leur tension artérielle, alors que 5% l’ont fait en moins d’une année et près de 10% depuis plus d’une année. Selon la même enquête, 53% du même échantillon n’ont jamais mesuré leur taux de glycémie et 39% ignorent être diabétiques avant d’effectuer leurs analyses.  

Yasmine Derbal