Conseil national des Droits de l’Homme: Le premier rapport annuel en phase de finalisation

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Photo L'Echo d'Algérie@

Fafa Benzerrouki Sid Lakhdar, la présidente du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH) est revenue, hier, dans son intervention au Forum d’El Moudjahid sur les missions, les activités de son instance. Elle exprimé sa position par rapport à certains événements marquant l’actualité nationale à l’image d’«El Harga», la protection des enfants, les mouvements de grèves que connaissent certains secteurs et la question des Droits de l’Hommes en Algérie.

D’emblée, l’Invitée d’El Moudjahid s’est longuement étalée sur la présentation du CNDH qui a vu le jour en mars 2016, en remplacement à la Commission nationale consultative de protection et promotion des Droits de l’Homme (Cncppdh) présidée par Farouk Ksentini. «Le Conseil des Droits de l’Homme jouit d’une autonomie financière et administrative», a dit Benzerrouki. Sa mission : surveiller, alerter et évaluer sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays», a-t-elle poursuivi en se référant à la loi du 3 novembre 2016 fixant la composition et les modalités de désignation des membres du Conseil national des Droits de l’Homme et son fonctionnement. Le CNDH a également comme mission, l’alerte précoce dans les situations de tension ou de crise pouvant entraîner des violations des Droits de l’Homme. Elle peut entreprendre, en coordination avec les autorités compétentes, les mesures préventives nécessaires, note l’intervenante.

8048 plaintes et requêtes enregistrées depuis l’installation du CNDH

Moins d’une année après son installation, le Conseil a enregistré 8048 plaintes et requêtes et a parvenu à en régler 577, ajoute l’interlocutrice tout en indiquant que la question des Droits de l’Homme reste «une priorité» en Algérie, à travers les efforts et la politique engagés dans ce sens. Par ailleurs, le premier rapport annuel de cette instance est en phase de finalisation, il sera soumis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et à toutes les parties concernées bientôt, a souligné la présidente du CNDH. Évoquant le classement du Conseil par rapport à ce qui est connu sous le nom de Principes de Paris concernant le statut et le fonctionnement des institutions nationales pour la protection et la promotion des droits de l’homme, Benzerrouki s’est désolée du fait de la dégringolade du CNDH au classement «B», alors qu’en 2010 il était classé «A». (NDLR : «A» indique que l’instance est complètement adaptée à ces Principes tandis que le «B» indique que cette dernière est adaptée partiellement à ces Principes). «On n’est pas satisfaits de ce classement. Nous souhaitons l’améliorer au cours de cette année», a-t-elle dit. Interrogée sur le droit de grève et les mécanismes de son application notamment en cette période où certains secteurs en restent «otages», à l’instar de la Santé, l’Education nationale, Transport et l’Enseignement supérieur, Benzerrouki a précisé que «le droit de grève est un droit constitutionnel, toutefois, il faut respecter la procédure avant d’entamer une grève». Dans ce sens, elle est revenue sur le cas des médecins résidents. «On a engagé Mohamed bekkat berkani qui est Président du Conseil national de l’Ordre des médecins pour être un médiateur entre le ministère tutelle et les médecins», a souligné Benzerrouki qui ajoute que « son instance a demandé le dialogue entre les deux parties» et le CNDH a le rôle d’«un médiateur» dans cette question. Répondant à une question liée à l’interdiction des marches dans la capitale, l’Invitée d’El Moudjahid demande aux autorités «l’élaboration d’une loi pour réguler les marches pacifiques». Questionnée sur le phénomène de l’immigration clandestine connue sous l’appellation «El Harga», l’interlocutrice a tenu à exprimer son «vif regret» quant à cette situation dramatique, tout en disant que le pays renferme des potentiels humains et naturels qu’il faut juste savoir exploiter. Au sujet du jeune algérien décédé en Espagne, Bezerrouki a fait savoir que le CNDH «a engagé des contacts avec le ministère des Affaires Etrangères et une requête a été envoyée au Défenseur du peuple espagnol. Une enquête judiciaire est ouverte. Nous attendons d’avoir plus de faits réels», a-t-elle déclaré.

3000 enfants nés hors mariage enregistrés annuellement en Algérie

Le nombre des enfants nés hors mariage est estimé à 3000 cas/annuellement a indiqué Benzerrouki. Pour prendre en charge et protéger ces enfants qui sont victimes de ce phénomène qui reste malgré tout un tabou en Algérie, la présidente du CNDH propose au gouvernement une loi permettant au magistrat l’utilisation de l’ADN pour prouver le lien de parenté. «C’est la demande des mères célibataires pour protéger leurs enfants», a souligné Benzerrouki qui se base sur l’article 40 du code de la famille stipulant que le magistrat «doit utiliser tous les moyens modernes pour prouver le lien de parenté», mais le problème selon l’intervenante est l’absence de l’acte de mariage».