Boire du café très chaud peut augmenter le risque de développer ce type de cancer, selon une étude

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Une récente étude démontre un lien entre une consommation de café et un risque accru de cancer. Cependant, la preuve de ce lien n’a été observée que pour le cancer de l’œsophage, et pour une raison.

Tandis que certaines revues conseillent d’en boire quatre tasses par jour pour vivre plus longtemps, d’autres dénoncent ses effets néfastes sur la concentration et le cerveau.

Qu’en est-il vraiment ?

Cette question a son importance car nombreuses sont les personnes qui boivent du café, par goût et/ou pour les propriétés stimulantes de la caféine. Comme l’explique bien les chercheurs à ce sujet, la caféine n’est pas une substance si anodine c’est pourquoi beaucoup d’études ont tenté de savoir si les gros buveurs s’exposaient davantage à un risque de cancer, notamment du rein ou du pancréas. Mais selon de récents travaux menés par des chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’Institut Karolinska, (Suède) c’est en réalité la température de la boisson qui serait en cause : l’étude publiée dans la revue Clinical Nutrition suggère une association entre la température à laquelle les gens boivent leur café et la probabilité de développer un cancer de l’œsophage. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les données de plus de 580 000 volontaires du Royaume-Uni et de Finlande en utilisant une technique connue sous le nom de «randomisation mendélienne». Les participants ont été comparés dans une analyse statistique non pas en fonction de leur niveau mesuré de consommation de café, mais selon qu’ils ont hérité de variantes génétiques les prédisposant à une consommation accrue ou réduite de café. Le but : effectuer des comparaisons basées sur les variations génétiques plutôt que sur les niveaux de consommation de café directement. Il s’avère qu’un score génétique associé à une augmentation de 50% de la consommation de café était lié à une augmentation de 2,8 fois du risque de cancer de l’œsophage par rapport aux non buveurs.

Un risque similaire pour les buveurs de thé ?

Mais l’étude a également demandé aux participants comment ils aimaient leur café : tiède, chaud ou très chaud. Les résultats ont montré plus précisément que ceux qui préfèrent un café tiède courent 2,7 fois plus de risques de cancer de l’œsophage que les non buveurs, tandis que ceux qui l’aiment «chaud» présentent un risque 5,5 fois plus élevé et «très chaud» un risque 4,1 fois plus élevé. L’équipe scientifique n’a pas recueilli de données sur la quantité de café qu’une personne a bue, elle est donc incapable de dire si le volume de boissons chaudes est lié à un risque plus élevé. Celle-ci fait également remarquer que «le score génétique augmente également la consommation de thé, de sorte qu’un mécanisme similaire peut se produire ici, car de nombreux non buveurs de café seront des buveurs de thé. «C’est lorsque l’étude n’a trouvé aucun lien entre le café et les types de cancer les plus courants que les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’explication la plus probable tient au fait que la chaleur des boissons chaudes endommage l’œsophage. Aussi, l’équipe scientifique souligne que «l’impact de la consommation de boissons chaudes sur le risque de cancer de l’œsophage a déjà été observé, en particulier dans les pays où la pratique culturelle est de consommer des boissons chaudes à des températures brûlantes.»

Quel mécanisme serait en cause ?

Il semblerait que la blessure thermique soit l’hypothèse la plus plausible, ce qui expliquerait pourquoi les chercheurs ont trouvé des preuves d’effet même chez les non buveurs de café qui, généralement sont susceptibles de boire du thé. «Les boissons très chaudes peuvent provoquer une œsophagite  inflammation de l’œsophage) qui est un précurseur du cancer, et il a été démontré que l’eau chaude favorise la carcinogenèse dans des modèles de cancer de l’œsophage chez le rat et la souris.», peut-on ainsi lire dans l’étude. Le Dr Stephen Burgess, auteur de l’étude, a fait savoir au journal The Telegraph qu’il « semble que ce soit une blessure thermique plutôt que quelque chose de spécifique lié au café ou à la caféine. Le fait d’éviter de boire du café à une température trop élevée est vraiment la conclusion.» Celui-ci conclut : «Je pense que dans l’ensemble, c’est une bonne nouvelle pour les buveurs de café qu’il ne soit pas associé à la plupart des formes de cancer et notamment les formes de cancer les plus courantes.» A noter cependant que l’équipe scientifique n’a pas recueilli de données sur la quantité de café consommée par les participants, et qu’il n’est donc pas possible de savoir quel volume précis de boissons chaudes est lié à un risque plus élevé. Toujours est-il qu’il recommande de ne pas dépasser des apports jusqu’à 400 mg par jour (environ 5,7 mg/ kg), consommés tout au long de la journée.