La maladie d’Alzheimer reste, à ce jour, sans traitement. Cet « échec thérapeutique » s’explique en partie par la difficulté à détecter ses premiers signes. Une méthode basée sur la réalité virtuelle a montré que les déficiences d’orientation chez des participants d’âge moyen, asymptomatiques se développeraient bien avant les premiers symptômes.
Selon des chercheurs britanniques, les personnes à risque de maladie d’Alzheimer présenteraient des difficultés à s’orienter dans l’espace, et ce bien avant que leurs fonctions cognitives ne soient altérées. Pertes de mémoire, difficultés à accomplir des tâches familières, problèmes de langage, désorientation. Ces manifestations sont souvent considérées comme les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Mais des chercheurs du Collège universitaire de Londres (UCL) proposent une nouvelle approche. Dans une étude publiée dans Alzheimer’s & Dementia: The Journal of the Alzheimer’s Association, ils ont utilisé la réalité virtuelle pour tester la navigation spatiale de 100 adultes asymptomatiques mais présentant un risque de maladie d’Alzheimer (risque héréditaire, risque physiologique en raison de la présence d’un gène – l’allèle APOE-ε4 – ou risque lié au mode de vie, comme un faible niveau d’activité physique).
Davantage marqué chez les hommes
Ils ont ainsi observé que les personnes avec le plus grand risque de développer la maladie, présentaient des déficiences lors de la tâche de navigation par réalité virtuelle. Pour le Dr Coco Newton, de l’Institut des neurosciences cognitives de l’UCL), « ces résultats indiquent que ce type de changements de comportement pourrait représenter le tout premier signal diagnostic de la maladie d’Alzheimer, lorsque les gens passent de l’état indemne à la manifestation de la maladie ». Les chercheurs ont également constaté qu’il existait une forte différence entre les sexes. Cette association étant observée chez les hommes et non chez les femmes. « Ces résultats pourraient ainsi améliorer la détection précoce de la maladie d’Alzheimer, s’enthousiasment les auteurs. Ceci est particulièrement important avec l’émergence de traitements anti-amyloïdes, considérés comme les plus efficaces dès les premiers stades de la maladie ».