Plusieurs projets-pilotes ont été lancés à travers quatre (4) wilayas du pays pour soutenir le développement rural intersectoriel et participatif, fruit d’une coopération entre l’Algérie et l’Union européenne (UE), a indiqué lundi à Alger, le directeur général des forêts (DGF), Ali Mahmoudi.
Grâce à un cofinancement (Algérie-UE) à hauteur de 20 millions d’euros, les projets de développement rural concernant les wilayas de Sétif, Tlemcen, Ain Timouchent et Laghouat, ont vu le jour dans le cadre du programme d’actions pilote pour le développement rural et l’agriculture (PAP ENPARD) de l’UE, a déclaré M. Mahmoudi à l’APS en marge du séminaire national sur le développement des territoires ruraux tenu à l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRAA). « Depuis 2006, le ministère de tutelle a initié la politique de renouveau rural. Suite à cela, le pays a initié 12.000 projets de proximité de développement rural intégré », a rappelé le DGF, expliquant que ce programme de coopération participe à la capitalisation des expériences pour améliorer les pratiques sur les aspects de proximité et d’inter-sectorialité pour réussir ce type de projets. Présent à ce séminaire, le chef d’équipe de l’assistance technique du PAP ENPARD, Jean Vignon, a expliqué que l’objectif final du programme est d’améliorer les conditions de vie de la population rurale en valorisant les ressources de ces territoires. « L’idée est de partir de ce qui existe en zone rurale et d’améliorer la production, la qualité et la commercialisation des produits locaux », a-t-il indiqué, précisant que cela s’appuie sur le principe du développement participatif, c’est-à-dire, avec la mise à contribution de la population locale, notamment les agriculteurs, les artisans, les hôteliers, les associations et les institutions publiques. Depuis le lancement du programme en 2016, les équipes de la DGF et de l’UE ont travaillé sur le renforcement du tissu associatif à travers des formations. Il a également été question de l’étude des filières porteuses pour chaque wilaya. « Pour Sétif, nous avons travaillé sur un projet de la filière lait avec la transformation de ce produit en fromage », a détaillé le représentant de l’UE. Dans les wilayas de Ain Timouchent et Tlemcen le travail a porté sur les filières huile d’olive et miel avec notamment la valorisation de l’huile d’olive de l’ouest du pays en compagnie des huileries et des oléiculteurs locaux. A Laghouat, le PAP ENPARD a soutenu le travail artisanal des femmes. A noter que lors de ce séminaire, plusieurs recommandations ont été proposées, parmi elles, figure la mise en place de comités de concertation locale (CCL) dans chacun des territoires concernés, dont le rôle serait de faire participer l’ensemble des acteurs locaux dans le but de valoriser les ressources et potentialités de ces territoires. Ces comités doivent, selon les auteurs des recommandations, intégrer les acteurs « les plus dynamiques et les plus actifs du territoire », réunissant « de manière équilibrée » des représentants des administrations, des institutions locales ainsi que des opérateurs locaux et des représentants d’organisations de la société civile. « Le comité de concertation locale aura pour première tâche de maintenir la mobilisation collective des acteurs locaux jusqu’à la réalisation des projets déjà identifiés dans les territoires locaux ciblés », est-il préconisé. Pour animer ces comités et recevoir les sollicitations des territoires candidats dans le processus d’identification de leurs propres CCL, des conseillers en développement territorial seront mis à disposition par leur administration d’origine.
N.I