Accès limité des filles à l’éducation / Le phénomène engendre des pertes en milliards de dollars

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Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, l’accès limité des filles à l’éducation et les obstacles à l’achèvement de  leur scolarité,  font perdre aux pays « 15 000 et 30 000 milliards de dollars » en termes de productivité et de revenus.

Le rapport intitulé Missed Opportunities: The High Cost of Not Educating Girls, publié sur le site de la Banque a relevé que « moins des deux tiers des filles vivant dans les pays à faible revenu vont au terme de l’enseignement primaire ».  Le rapport révèle que près de « 132 millions de filles âgées de six à 17 ans sont encore non scolarisées dans le monde, dont 75 % sont des adolescentes ».  Ce qui fait, qu’une seule fille sur trois arrive à achever son premier cycle du secondaire et partant être en mesure de  travailler. En Afrique subsaharienne, notamment, « 40 % seulement des filles en moyenne achèvent le premier cycle de l’enseignement secondaire ». Les autres du rapport, ont tenté de rappeler les avantages que les pays peuvent tirer de la scolarité des filles. Outre le travail, la scolarité des filles, fera remarquer la banque, peut contribuer  à la disparition des « mariages précoces », et « baisse de la mortalité et de la malnutrition infantiles ». Leurs enfants seront en meilleure santé, moins menacés de malnutrition et plus susceptibles d’aller à l’école avec profit. Les femmes ayant effectué une scolarité dans le secondaire sont en outre plus à même de prendre des décisions touchant à leur vie privée et, notamment, à leur santé et auront plus de chance de jouer un rôle social actif au sein de leurs communautés. L’on estime qu’elles seront « moins victimes de violences  conjugales et psychologiquement plus solides ». La Banque préconise  aux  pays « d’améliorer à la fois l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement et donner ainsi aux filles les moyens d’apprendre », car relèvera-t-elle, les « investissements sont particulièrement cruciaux dans certaines régions du monde ».  Les gouvernements doivent par ailleurs « adopter des politiques de soutien à une croissance économique saine et créatrice d’emplois afin d’absorber une population active toujours plus instruite ». Devant de telles statistiques,  la Banque s’est disposée à crier à l’inégalité d’autant que l’enseignement primaire universel est devenu « une réalité dans de nombreux pays ». « Nous ne pouvons continuer de laisser l’inégalité des genres faire obstacle au progrès global », a déclaré la directrice-générale du Groupe de la Banque mondiale Kristalina Georgieva. « L’inégalité dans l’éducation fait également partie de ces problèmes que nous sommes en mesure de résoudre et son coût s’élève à plusieurs milliers de milliards de dollars à l’échelle mondiale », a-t-on indiqué en plus. « Il est temps de combler le fossé des inégalités dans l’éducation et de donner aux filles et aux garçons les mêmes chances de réussite, pour le bien de tous ».Selon la cofondatrice du Fonds Malala, Malala Yousafzai, même responsable, les filles peuvent « contribuer au renforcement de l’économie mondiale » grâce à une scolarité complète. Pour cette lauréate du prix Nobel, la mobilisation d’investissements en faveur de l’éducation secondaire des filles permettra la « construction d’un monde meilleur ».

Amel Driss/Ag