Cette affaire du médicament-miracle censé guérir du diabète, devrait être prise très au sérieux par les autorités locales ainsi que le corps médical. Parce que des malades pressés d’en finir avec cette pathologie chronique, ont carrément arrêté leurs traitements classiques, à base d’insuline notamment, pour ne consommer que cet élixir vanté à grands coups de publicité. Mal leur en prit, puisqu’ils sont déjà nombreux à avoir été hospitalisés et le ministre de la Santé, qui avait dans un premier temps complètement adoubé ce produit, revient sur sa décision et déclare que le produit en question est un «complément alimentaire» et non un remède. Il ne s’agit pas de juger de l’efficacité d’un médicament présenté comme un miracle, mais juste de dire avec quelle légèreté toute cette affaire de santé publique a été gérée. D’autant plus qu’il s’agit d’une pathologie dont souffrent de très nombreux Algériens alléchés par une solution qui les débarrasserait de ces contraintes lourdes de l’insuline à injecter. C’est que l’autorité sans doute pressée elle aussi de détenir enfin son «génie», son «Pasteur», s’est empressée de répandre l’information et, pis encore, de la cautionner. Mais quelques semaines plus tard, ce médicament à consonance empreinte de religiosité (littéralement la miséricorde de Dieu) pour mieux attirer le chaland, commence donc à montrer et ses limites et ses graves effets secondaires. Car selon le président de la Fédération des associations de diabétiques, des «centaines de malades se trouvent dans un état critique suite à la prise de ce produit et à l’arrêt de leur traitement (insuline et comprimés)», ajoutant que le malade a été victime de la promotion et donc d’une publicité mensongère. Voilà donc où nous en sommes! Dans des fanfaronnades présentées comme une découverte scientifique. Mais alors à quoi sert l’université au sein de laquelle il existe un Conseil scientifique, un comité de déontologie?