A quelques encablures du mois de Ramadhan, voilà que s’empare du citoyen cette fébrilité coutumière qui fait craindre un jeûne marqué par l’inflation malgré les assurances des pouvoirs publics. Du côté de la presse, c’est ce qu’on appelle «un marronnier», c’est-à-dire qu’en pareille époque on reprend les mêmes sujets et il va sans dire que la palme revient sans dire au fameux couffin du Ramadhan que les confrères et les correspondants locaux annoncent cette année en insistant sur le nombre qui va croissant. Lors de la campagne électorale, le couffin a même fait l’objet d’un débat et il fut question de choisir entre la remise de chèque ou des denrées alimentaires aux «nécessiteux», ce bel euphémisme pour désigner ces charretées de pauvres qui vont faire la queue devant les APC. C’est dire que dans les jours à venir, le couffin va être le sujet de l’heure et nous n’aurons de cesse d’en parler en rapportant fidèlement les entorses faites à cette charité nationale par des margoulins qui réussiront à détourner quelques couffins. Ainsi, comme les élections, le Ramadhan va totalement éclipser les débats qui doivent avoir lieu sur la raréfaction des ressources du sous-sol au point de générer une crise qui montre déjà ses effets sur le train de vie des citoyens. A titre d’exemple, le secteur du bâtiment est en train de subir une crise de plein fouet et c’est un million de travailleurs qui vont se retrouver au chômage forcé, faute de commandes du principal client, l’Etat. Donc l’actualité dominée par le Ramadhan et la préparation de la saison estivale, va éclipser les grandes questions telles la relance du tourisme, de l’agriculture dont on nous dit qu’elle va être prise en charge par des experts américains dans le Grand Sud !
