L’élection présidentielle en France a ceci d’inédit, c’est qu’elle n’a jamais atteint un tel degré de déliquescence. Avec les révélations quasi quotidiennes sur les candidats et leurs frasques, la percée du Front nationale sur fond de racolage des voix des chômeurs et des nombreux laissés-pour-compte, les alliances aussi inattendues qu’incongrues…Au point de faire dire à un observateur avisé de la scène française que «Quel que soit le vainqueur, la France a déjà perdu l’élection», (Azouz Begag –in Algérie patriotique). En effet, les citoyens de ce pays des Droits de l’Homme ne savent plus où donner de la voix face à des candidats éclaboussés par des scandales, à l’image de ce François Fillon qui continue de crier au complot alors que des preuves accablantes de sa compromission ont été apportées par deux journaux, Le Canard enchaine et Mediapart qui ont dévoilé ses petites combines et provoqué sa mis en examen, lui et son épouse. La sulfureuse présidente du Front national est, elle aussi, rattrapée par ses malversations et les salaires fictifs de ses députés européens alors qu’elle veut sortir de l’Union européenne. Ces représentants de la droite et son extrême font dans la grosse diversion en s’en prenant aux immigrés et ne ratent aucune occasion pour s’en prendre à l’Algérie dont la colonisation est un sujet qui divise. Dans cet embrouillamini politique, il y a quand même un candidat qui est en train de percer et de gagner de jour en jour l’estime des Français : Jean-Luc Mélenchon et son mouvement «France insoumise» ont pris le pari d’éviter les sujets populistes tels l’immigration, les réfugiés et la religion, sujets sur lesquels surfent les autres candidats pour mobiliser une France d’en bas désemparée par la paupérisation. Une élection déterminante pour la France et l’Europe et même les pays alentour, au sud et à l’est. Si Le Pen l’emporte, ce qui est fort probable, c’est toute la configuration méditerranéenne qui va changer. «On croise les doigts», comme disent les Français.
