Forum maghrébin de médecine vétérinaire: L’Algérie doit revoir sa  stratégie en matière de lutte contre la rage

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L’Algérie doit impérativement développer sa  stratégie de lutte contre la rage, en stérilisant et en vaccinant les  chiens errants afin d’atteindre l’objectif « zéro cas » d’ici quelques  années, a recommandé lundi à Alger le professeur vétérinaire Rachid  Bouguedour.

Il s’exprimait lors du Forum Maghrébin de médecine vétérinaire et des  productions animales organisé à la veille de la tenue du Salon  international de l’élevage et de l’agroéquipement SIPSA-FILAHA 2019 au  palais des expositions d’Alger sous le thème « Pour une agriculture  intelligente, face au défi d’une sécurité alimentaire et sanitaire  durable », « Une maladie ancestrale, mais elle est endémique en Algérie  comme dans tout les pays de l’Afrique du Nord » a prévenu M. Bouguedour lors  de sa communication portant sur la santé publique vétérinaire, présentée à  l’ouverture de ce Forum regroupant plusieurs experts nationaux et étrangers  spécialisés dans le secteur de la santé vétérinaire.  Se référant au statistiques de l’OMS, il a affirmé que des cas de rages  humaines sont enregistrés chaque année « même si en en parle pas beaucoup « . « Rien que pour l’année 2018, l’Algérie a enregistré 22 cas humains touchés par le virus de la rage et 510 cas animaux atteints par le virus», n’a-t-il déclaré. Pour cet ancien directeur des services vétérinaires au ministère de  l’Agriculture, l’abattage des chiens errants n’est pas une solution car,  a-t-il dit « cela ne sert à rien de tuer un chien errant car il sera  rapidement remplacé par d’autres »,  a-t-il argué, en assurant que la  solution serait plutôt de faire baisser les populations canine en les  stérilisant. « On doit les capturer, les stériliser, les vacciner et les relâcher dans  la nature. D’autant plus que la vie d’un chien errant est très courte »,  a-t-il insisté. Il a ajouté que cette forme de lutte préventive contre la rage, qui est  peu coûteuse par rapport aux traitements des cas atteints, a fait ses  preuves en Tunisie, au Kenya mais également au pays d’Amérique du sud. « Les opérations de vaccination se font dans de petits centres par des  étudiants en médecine vétérinaire ce qui permet au pays de prévenir ce  virus redoutable et au futurs vétérinaires de s’entraîner à l’exercice de  leur profession », a-t-il ajouté. En tant que représentant de l’Organisation mondiale de la santé animal  pour l’Afrique du Nord, M. Bouguedour, a assuré sa disponibilité d’aider  l’Algérie dans ce sens à travers la formation du personnel et l’apport de  vaccins. Il a rappelé par ailleurs que l’OMS a fixé avec la FAO d’atteindre  l’objectif de 0 cas humain de rage d’ici 2030 à l’échelle mondiale. « Je reste convaincu que l’Algérie est capable de réaliser cet objectif »,  a-t-il assuré Outre la vaccination du chien errant qui reste le principal  vecteur de la propagation du virus, cet expert évoque également la question  des ordures ménagères qui aggrave le problème. Dans ce sens, il a  interpellé les collectivités locales à coordonner leur travail avec tous  les services concernées pour une meilleure gestion des déchets.

Yasmina Derbal