Génération couteau

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Un jeune collégien a été tué à coups de couteau à Skikda. Une bande d’autres jeunes l’avait attaqué pour un prétexte fallacieux. Cette promptitude à exhiber la lame et, plus grave, à s’en servir a quelque chose de pathétique dans notre société. Une société qui a perdu tous ses repères et là, malgré le fait qu’on continue à compartimenter la violence en la cantonnant à un domaine précis sous le vocable de « violence scolaire», «sportive», «urbaine», ce phénomène demeure un et indivisible et il convient de parler de violence tout court car ces manifestations qu’on présente comme indépendantes les unes des autres, ont une seule et unique matrice. C’est donc la violence tout court et experts et sociologues sont unanimes à pointer du doigt la cellule familiale qui est en état de démission ainsi que l’école dont les programmes sont complètement à côté de la plaque et où germent déjà des idées de violence. Ce n’est pas la première fois qu’un établissement scolaire est directement ou indirectement touché par ce fléau banalisé à l’extrême. Aussi il devient urgent de pallier à cette situation qui fait les parents craindre le pire pour leurs enfants. En dehors de la famille à laquelle incombe un véritable d’éducation, il y a impérativement un travail énorme à entreprendre à l’école où il faut introduire des activités récréatives et culturelles telles le théâtre, la musique, le sport, les arts graphiques…dont la pratique finit par révéler des vocations cachées et que l’on ne peut déceler en maintenant les apprenants en l’état actuel. C’est-à-dire idéologisée à l’extrême où  l’on apprend volontiers le supplice du tombeau que le théâtre de Alloula ou de Brecht, les comptes de l’au-delà plutôt que les douceurs d’ici-bas comme la musique andalouse ou la peinture d’Issiakhem…Un sexagénaire, réagissant à l’horrible drame de Skikda, a déclaré « De mon temps, tirer le couteau était un acte de lâcheté parce qu’on se battait avec nos poings».