Bilan: Le commerce extérieur  loin d’être encore maîtrisé

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Le commerce extérieur du pays a connu une forte réduction du déficit en 2017 grâce au redressement des cours pétroliers. Les importations, en dépit des mesures instaurées, n’ont pu atteindre l’objectif voulu.

D’après les dernières statistiques du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), le déficit commercial de l’Algérie a baissé de 5 milliards de dollars, sur les neuf premiers mois de 2017. Il s’était établi à « 13 millions de dollars, sur la même période de 2016 ». Les réserves officielles de change continuent à baisser. Elles ont été estimées à «  106,292 mds usd à fin juin 2017 contre 114,138 mds usd à fin décembre  2016 ».

L’Etat a décidé de réduire la facture d’importation d’une assez longue liste de produits avec l’objectif de protéger la production nationale et améliorer la productivité. La baisse attendue au titre de  l’année 2017 était de « 30 milliards de dollars ». Les importations, ciblées par plusieurs mesures en vue de les réduire, n’ont finalement baissé que d’un peu plus d’un milliard de dollars  par rapport à 2016. Et pour cause l’on relève la hausse de la facture globale d’importation des principaux produits alimentaires. Celle-ci a connu une hausse de plus de 17% sur les quatre premiers mois de 2017 par rapport à la même période de 2016. Celle des produits alimentaire s’est chiffrée à 6,5 milliards de dinars, sur les neuf premiers mois de l’année 2017 ce qui représente une hausse de 6,4%. Et par mesures ont évoque les licences d’importations. Le dispositif devait concerner les produits importés qui pèsent sur la balance commerciale comme les  véhicules, le ciment et le rond à béton. Avant d’annoncer sa suppression, le dispositif des licences a été élargi pour englober plus vingt produits, à l’exemple de l’électroménager, les cosmétiques, bois, et céramique. Plusieurs dispositifs d’encadrement du commerce extérieur sont prévus pour l’année à venir. Notons à ce propos l’élargissement de la liste des marchandises  soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), « au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douanes pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis ».     En parallèle à cette mesure, citons celle prise par la Banque d’Algérie. Depuis le début de l’année en cours, les banques ont été sommées de « suspendre toute domiciliation bancaire pour les opérations d’importations des agrumes et des légumes  frais, et de geler toute domiciliation d’importation de véhicules par les entreprises pour propre compte ». Aussi la domiciliation de toutes les importations relevant de la revente en l’état, et ce, préalablement à toute expédition des marchandises à destination du territoire douanier algérien, a été rendue obligatoire.  Pour rappel, une nouvelle instruction interministérielle fixant les procédures permettant d’assurer les contrôles mixtes des produits importés au niveau des frontières est appliquée depuis une année.  Cette instruction a pour objectif de « mettre en place une procédure permettant d’assurer des contrôles conjoints et simultanés des produits importés et la réduction des délais de séjours ». L’on peut constater qu’une batterie de mesures a été appliquée entre 2016 et 2017 sans que cela n’aboutisse aux résultats escomptés. L’on attend désormais l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018. Pour beaucoup, l’élaboration de ce projet va garantir la croissance économique tant attendue.