Marwan Barghouti est sans doute le prisonnier politique qui purge la peine la plus longue de l’histoire. Après Nelson Mandela bien sûr. Détenu depuis 15 ans dans les conditions tenues secrètes par les Israéliens qui l’ont condamné à cinq peines cumulées, donc à perpétuité. Son crime, c’est d’avoir été un animateur de la seconde intifadha au début des années 2000. Ni sa famille ni personne, n’a de ses nouvelles et Israël piétine ainsi les conventions internationales en matière de droits des prisonniers politiques sous prétexte que Barghouti est un criminel et un terroriste. Or, des élus français ont décidé de lui rendre visite, ce que le gouvernement israélien refuse catégoriquement et leur reproche d’être des partisans du boycott d’Israël. Ce qui n’est pas faux puisque la délégation est composée de députés communistes dont le secrétaire général du parti ainsi que des Insoumis, des maires et même des députés européens. Beaucoup d’entre eux avaient dénoncé publiquement la colonisation en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza où les habitants sont chassés de leurs terres dévolues aux colons sous la protection de l’armée. Bien sûr, ces actions des élus français et européens leur ont valu le qualificatif tant de fois usité «d’antisémites». Ce mot fourre-tout sert à accuser tous ceux qui fustigent la politique d’extermination de l’Etat sioniste. Celui-ci fort de l’impunité dont il jouit par la grâce des puissances occidentales, continue à massacrer une population sans défense et gare à celui qui ose résister : il est aussitôt taxé de terroriste et persécuté jusqu’à l’emprisonnement à vie comme Marwan Barghouti. C’est tout le problème de la Palestine, cette cause reléguée au dernier plan par les conflits qui ont lieu ça et là dans le monde et particulièrement au Moyen-Orient. L’Irak, la Libye, la Syrie ont quelque peu éclipsé la cause palestinienne qui reste toujours d’une brûlante actualité.
