Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, a présidé, dimanche à Alger, la cérémonie de lancement et d’oblitération premier jour du timbre-poste dédié à la Journée nationale de l’émigration, marquant le 64ᵉ anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. L’événement s’est déroulé en présence de Abdelmalek Tacherift, ministre des Moudjahidine et Ayants-droit, et de Sid Ali Zerrouki, ministre de la Poste et des Télécommunications.
M. Chaïb a indiqué que cette émission s’inscrit dans le cadre des activités du programme national commémoratif d’un événement profondément ancré dans la mémoire nationale, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’attache à honorer à travers ses décisions et initiatives. Il a rappelé qu’il s’agit d’« une tradition symbolique et morale que notre pays s’efforce de perpétuer depuis les premières années de l’indépendance, en reconnaissance du rôle déterminant joué par notre communauté à l’étranger dans le processus de libération nationale et en témoignage de l’attention constante que l’État algérien lui accorde ».
La cérémonie, organisée au siège du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, a également permis de mettre en avant la collaboration étroite entre plusieurs secteurs pour la conception du timbre, notamment les ministères des Moudjahidine, de la Poste et de la Culture, représenté par l’École supérieure des Beaux-Arts. Selon le secrétaire d’État, le design a été pensé de manière à « intégrer fidèlement les multiples dimensions symboliques, historiques et temporelles que revêt cette commémoration, tout en tenant compte des évolutions socioéconomiques de notre communauté nationale à l’étranger ».
Reconnaissant la portée symbolique de ce geste, M. Chaïb a souligné qu’il « ne saurait à lui seul exprimer pleinement toute la reconnaissance due à notre communauté et à ses sacrifices au service de la patrie », mais qu’il traduit « l’engagement ferme de l’État à défendre les intérêts de nos concitoyens établis à l’étranger ».
Pour sa part, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a rappelé que le registre de la mémoire nationale demeure riche des hauts faits de patriotes algériens établis à l’étranger. « En signe de reconnaissance et en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, nous avons convenu d’émettre un timbre-poste qui demeure un témoignage de ce moment historique crucial et un hommage à son 64ᵉ anniversaire, destiné aux générations actuelles et futures », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que le timbre-poste, « moyen de communication symbolique et ancestral, constitue un miroir de la mémoire historique de la Nation et témoigne des sacrifices d’un peuple convaincu de la justesse de sa cause ». À travers cette émission philatélique, le secteur postal « réaffirme sa contribution à la préservation de la mémoire nationale et à l’enracinement des valeurs de lutte et de fidélité au message des chouhada, conformément aux orientations du président de la République », a-t-il précisé.
La directrice des Timbres-poste à Algérie Poste, Sihem Bouazara, a pour sa part indiqué que cette émission constitue « un nouveau jalon dans le processus de préservation de la mémoire de l’émigration algérienne », soulignant que le design du timbre « traduit la profondeur du lien spirituel unissant l’Algérie à ses enfants à l’étranger ».
Tiré à 100 000 exemplaires, le timbre fera l’objet d’une vente anticipée dans les principaux bureaux de poste des 58 wilayas durant la première semaine d’émission, suivie d’une mise en vente générale la semaine suivante à travers tout le territoire national. L’émission sera accompagnée d’une notice explicative détaillée en quatre langues : arabe, tamazight, anglais et français.
L’œuvre picturale reproduite sur le timbre est signée par la plasticienne Djazia Cherih, et sa réalisation a mobilisé plusieurs cadres, concepteurs et techniciens d’Algérie Poste. Une exposition de dessins et d’œuvres réalisés par des enfants de la communauté nationale à l’étranger a également été organisée à cette occasion, en hommage à la mémoire des victimes du 17 octobre 1961 et à la fidélité indéfectible de la diaspora à la patrie.
Yasmine Derbal






