La fuite des cerveaux

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Mine de rien, l’Algérie n’a de cesse de subir une fuite de cerveaux depuis de longues années. De temps en temps, on aperçoit sur la Toile, un éminent chercheur algérien qui a mis sur pied un système complexe pour résoudre bien des problèmes. Aux Etats-Unis, ils sont légion les Algériens à faire partie des laboratoires les plus prestigieux, impliqués directement dans des programmes de haute teneur scientifique. En France, ils sont quelque 6000 médecins toutes spécialités confondues à exercer dans les grands hôpitaux et les patients qui se sont rendus à l’étranger pour des soins sont souvent étonnés d’être pris en charge par leurs compatriotes. Dans les autres pays d’Europe, ils sont nombreux les Algériens à occuper des chaires dans de prestigieuses universités. Pourtant, l’écrasante majorité de ces cadres a été formée dans les universités algériennes où ayant accompli leur premier cycle, ces diplômés sont allés parfaire leur formation en Europe où ils ont fini par s’installer. Bénéficiant sûrement de conditions de travail et de recherche beaucoup plus attractives qu’ici. Pourtant, beaucoup d’entre eux ont été tentés par un retour au pays et ceux qui ont franchi le pas, ayant vite déchanté en se retrouvant dans des universités «fonctionnarisées» à l’extrême où la recherche, la pédagogie, le savoir ont cédé la place à une gestion bureaucratique et des carrières où l’on gravit les échelons selon l’ancienneté voire la docilité et très rarement par le mérite et les travaux. Ainsi, devant la dévalorisation du statut de professeur des universités, confrontés à des salaires insuffisants, vivant la plupart dans des appartements exigus en banlieue, et subissant les humeurs acariâtres de leurs responsables administratifs qui gèrent d’éminents universitaires comme de simples agents de bureau, avec sanctions, retenues sur salaires, et parfois même mises à pied ! On comprend dès lors qu’ils soient tentés par une «harga» de luxe, appelée communément la fuite des cerveaux.